Le G20 s’attaque à la réglementation sur les monnaies virtuelles, telles que la Libra de Facebook

Ce mardi, le G20 a annoncé son premier règlement sur les stablecoins, une forme de monnaies virtuelles dont la Libra de Facebook est la plus connue. Les gouvernements espèrent ainsi encadrer les lancements, afin que Facebook ne les mette pas devant le fait accompli.

Une révolution dans le monde des monnaies virtuelles

Les régulateurs financiers, les banques centrales, les gouvernements et autres entités politiques comme le G20 ou la Commission européenne travaillent depuis un long moment sur les règles qui permettront d’intégrer les trois types de monnaies virtuelles dans le système financier.

  • Bitcoin: la cryptomonnaie n’est pas accueillie chaleureusement. La Banque centrale européenne (BCE) a souligné à plusieurs reprises que sa valeur sous-jacente était nulle. Toutefois, environ 100 millions d’utilisateurs ont déjà été conquis, une réglementation s’impose donc.
  • Stablecoins: ces monnaies apportent une forme de garantie, comme l’euro ou le dollar. La Libra, la monnaie de Facebook, conserve une réserve de pièces venues des 4 coins de la planète comme garantie. Le géant de la technologie serait également intéressé de lancer des variantes de ‘monnaie unique’, comme une variante de l’euro (libraEUR).
  • Monnaies des Banques centrales (CBDC): C’est la réponse des Banques centrales au Bitcoin et à la Libra. Ces monnaies numériques fonctionnent sur la technologie des blockchains et sont émises directement par les Banques centrales. Cependant, les conséquences pour le système bancaire seraient importantes. La BCE a donc annoncé une enquête plus approfondie.

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En préparation : les règles pour les stablecoins

Le cadre réglementaire publié ce mardi fait spécifiquement référence aux stablecoins. Le Conseil de stabilité financière (FSB), un organisme lié au G20, veut éviter que les stablecoins, comme la Libra, n’inventent leurs propres règles en laissant de côté le système financier traditionnel.

Le FSB reconnait que les stablecoins ‘ont le potentiel d’augmenter l’efficacité des systèmes financiers’ et peuvent également ‘conduire à une plus grande inclusion financière’. Ce sont d’ailleurs aussi les arguments de Facebook, qui souligne les facilités de paiement par smartphones dans les pays les plus pauvres.

Mais les stablecoins opérant à l’échelle mondiale comportent des risques importants pour la stabilité financière, selon le FSB. Une supervision internationale coordonnée est nécessaire.

  • Si les consommateurs investissent une grande partie de leur argent dans la Libra, même la plus petite variation de sa valeur pourra faire fortement varier la richesse de l’investisseur. Et cela peut avoir d’importantes répercutions dans les pays pauvres où un stablecoin pourrait facilement devenir une monnaie courante.
  • Si la Libra devient un moyen de paiement courant, un dysfonctionnement technique aura un impact sur les paiements et donc sur l’activité économique.
  • Le FSB met également en garde contre les importants échanges entre la Libra et d’autres monnaies, qui nécessitent un ajustement de l’infrastructure informatique du secteur financier.
  • Si les banques concluent des alliances avec un fournisseur de stablecoins, par exemple en tant qu’initiateur d’un portefeuille numérique ou comme gestionnaire des monnaies digitales, elles seront également exposées à certains risques.
  • Si la Libra devient vraiment courante, seule sa stabilité permettra de connaitre la confiance des consommateurs.
  • En outre, il existe encore les risques de blanchiment d’argent, de financement du terrorisme et de l’évasion fiscale, mais cela ne relève pas de la compétence du FSB.

Agenda

Il existe donc de nombreuses raisons pour créer une réglementation internationale. Le FSB a d’ailleurs annoncé un calendrier.

  • Toutes les normes internationales doivent être finalisées pour décembre 2021.
  • Les lois nationales doivent être mises à jour avant juillet 2022.
  • Les règles pourront être complétées jusqu’à juillet 2023.

La grande question est de savoir si la monnaie de Facebook ne sera pas en avance sur ce planning. La Libra aurait déjà dû être lancée cet été, mais le projet a été retardé.

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