‘Le commerce de détail va droit dans le mur’

Dans le secteur du commerce de détail, la surface totale de vente continue d’augmenter, tandis que la consommation est en baisse. En conséquence, le chiffre d’affaires et le rendement par mètre carré diminuent, selon les calculs d’une équipe de chercheurs de l’Institut de gestion de l’environnement et d’aménagement du territoire (Igeat, ULB).

Le nombre de points de vente diminue en Belgique, mais la surface moyenne par magasin augmente, surtout en Flandre, écrivent ce mardi De Standaard et Le Soir, sur base des chiffres dévoilés par une équipe de chercheurs de l’ULB.

Dans toute la Belgique, la surface de vente a augmenté d’un million de mètres carrés en dix ans, pour atteindre 18,8 millions. La Flandre est à l’origine de la moitié de cette augmentation. Dans le même temps, 12.500 points de vente ont disparu au cours des dix dernières années (-14%).

Le chiffre d’affaires par mètre carré baisse

Ce qui est particulièrement inquiétant, c’est le fait que 0,5% de mètres carrés sont ajoutés chaque année, alors que le chiffre d’affaires par mètre carré, lui, diminue de 0,7% par an. ‘Le secteur du commerce de détail se dirige droit dans le mur’, prévient Dominique Michel, directeur général de la fédération professionnelle Comeos.

Le secteur de l’habillement est l’un des secteurs dont les évolutions sont les plus contradictoires. Le nombre de points de vente a fortement diminué (-18%) alors que la surface des magasins a fortement augmenté (+20%).

Les indépendants trinquent

Le grand perdant est le commerce indépendant, tandis que le commerce organisé (magasins intégrés et franchisés) a vu une forte croissance de ses espaces de vente. Au niveau des détaillants de meubles, on constate une nette diminution. Les indépendants abandonnent en masse et le commerce organisé ne compense pas suffisamment cette perte.

Dans le secteur des services, on constate que presque autant d’agences bancaires que de magasins d’alimentation ont disparu.

La diminution du nombre de points de vente entraîne une plus grande vacance, non seulement dans les villes mais aussi en périphérie. Dominique Michel appelle les communes à développer une vision pour les rues commerçantes, en consultation avec les Régions. Une meilleure politique d’octroi des licences serait également bénéfique, estime-t-il.

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