Le calme après la tempête: comment la Vivaldi tente de sauver sa peau

De querelles en polémiques, la cacophonie vivaldienne de ces derniers jours a été jusqu’à faire douter de la volonté des protagonistes de mener la coalition fédérale à son terme. Désormais, la volonté est de pacifier une situation qui profitait surtout aux détracteurs de la Vivaldi.

Dans l’actu : La Libre nous apprend que les présidents du PS et de l’Open VLD se sont vus pour enterrer (au moins provisoirement) la hache de guerre.

  • Paul Magnette et Egbert Lachaert ont tenté de mettre les choses à plat. Ils se sont vus mercredi midi au I Trulli, une bonne adresse à Saint-Gilles spécialisée dans les plats italiens. Tout n’a pas été réglé, mais les deux hommes ont convenu d’une « Pax Vivaldi » décrit La Libre.
  • Le soir même, dans l’émission Terzake, en Flandre, Georges-Louis Bouchez (MR), pas avare en attaques directes contre le PS et Ecolo – les trois partis francophones de la majorité fédérale – a lui aussi tenté de calmer le jeu. Et coupé l’herbe sous le pied d’une rumeur qui court rue de la Loi : « Il est certain, pour moi, que nous resterons dans le gouvernement Vivaldi jusqu’en 2024. Il n’y a pas d’alternative et nos concitoyens attendent de nous que nous réussissions. Mais ce n’est pas une raison pour que j’accepte simplement les réformes de la gauche. »
  • Le Montois a justifié que son statut de président de parti lui accorde une certaine liberté dans ses critiques : « Ce n’est pas parce que je fais un accord de coalition avec le PS et Ecolo que je deviens ces partis. Si les plans sont conformes à l’accord de coalition, nous pouvons conclure un accord. Mais s’ils ne le sont pas, ils ne seront pas adoptés simplement parce que nous sommes dans un gouvernement. »

Le contexte: à 7 partis, chaque réforme devient une lutte idéologique mais aussi une course aux trophées

  • Le contexte n’est pas à la confiance entre les partenaires. Chaque ministre en charge d’une réforme – pensions, travail, justice, fiscalité – la prépare dans son coin, sans beaucoup de consultations. Le climat d’attaques répétées n’aide certainement pas à davantage de concertation.
  • En fait, la distribution des portefeuilles au moment de la formation du gouvernement montre sur quel dossier chaque parti veut gagner des points. Imposer sa couleur.
  • Le travail de concertation est rendu très difficile par un accord de gouvernement qui n’a pas été dans le détail sur les dossiers qui fâchent. Les négociations se font donc en direct dans la presse et sur les réseaux sociaux.

Le détail: le PS et la N-VA, soupçonnés de s’envoyer des mots doux.

  • Une telle cacophonie fédérale est une aubaine pour l’opposition, à commencer par la N-VA, qui joue son air préféré: la Belgique, en l’état, ne fonctionne pas.
  • Mais la bonne volonté des acteurs de mener la Vivaldi à son terme est aussi remise en cause. On le sait, Paul Magnette est en faveur d’élections découplées. C’est-à-dire que les élections régionales ne coïncident pas à chaque fois avec les élections fédérales. Dans cette optique, la Vivaldi n’a pas forcément vocation à aller jusqu’au bout, même s’il est bien tôt.
  • Or, des bruits de couloir inquiètent certains acteurs de la rue de la Loi : la N-VA et le PS continuent-ils de se parler? On sait que les deux partis sont allés très loin lors des dernières négociations fédérales. Une inquiétude répétée hier soir par Georges-Louis Bouchez : « Il s’agit toujours de l’attitude des libéraux (leur rôle dans le climat délétère), mais le PS et la N-VA continuent d’envoyer des déclarations d’amour. Je suis dans la Vivaldi et je ne parle à personne en dehors de ce gouvernement. »
  • Le PS et l’Open VLD du Premier ministre De Croo sont les initiateurs et le moteur de la Vivaldi. De leur entente dépendra le futur de la coalition fédérale.

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