Le conseil d’administration d’Engie décidera demain du sort de sa CEO Isabelle Kocher

Un conseil d’administration d’Engie est convoqué jeudi pour se prononcer de manière anticipée sur le renouvellement ou non de la directrice générale Isabelle Kocher, ont indiqué des sources concordantes mercredi.

Isabelle Kocher, seule femme dirigeante d’une grande entreprise du CAC 40, fait face à l’hostilité d’une majorité d’administrateurs, si bien que son départ est probable, a précisé l’une de ces sources proches du dossier.

Les administrateurs indépendants siégeant au conseil ne lui sont en effet pas favorables, a précisé une autre source, évoquant un ‘problème de confiance’ avec la dirigeante.

Le rôle de ‘PDG’

Engie, l’ancien GDF Suez, était auparavant dirigé par Gérard Mestrallet. Il avait ce rôle de ‘PDG’ typiquement français, à la fois président et directeur général. Avec la nomination de Kocher, qui était auparavant directrice financière, les postes de président et de directeur général ont été séparés.

Selon nos informations, Jean-Pierre Clamadieu, le président du conseil d’administration, a alimenté les doutes sur Kocher ces dernières semaines en ne la soutenant pas assez. D’après certains, il convoiterait lui-même ce statut. Clamadieu est bien connu en Belgique, puisqu’il a été le CEO du géant de la chimie Solvay.

La semaine dernière, la presse française a d’ailleurs fait circuler le scénario selon lequel Kocher devrait partir et Clamadieu deviendrait temporairement PDG. Cette situation permettrait à Engie d’avoir à nouveau un vrai ‘PDG’. Afin de conserver son poste, Kocher aurait proposé que Clamadieu puisse nommer directement certains des cadres supérieurs, selon le journal économique Les Echos la semaine dernière.

L’Etat français

L’Etat français, actionnaire à hauteur de près de 24% du groupe d’énergie, est aussi présent au conseil et sa voix pourra ainsi être déterminante. Le gouvernement n’a pour l’instant pas encore pris position publiquement sur le sort de Mme Kocher. La décision sera prise ‘uniquement et exclusivement au regard de (…) critères économiques’, a assuré mardi le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire.

Le mandat d’Isabelle Kocher arrive normalement à échéance en mai et le conseil d’administration devait initialement se prononcer à la fin du mois de février. Des personnalités de tous bords politiques ont affiché leur soutien à la dirigeante ces derniers jours.

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