L’avis de l’EMA sur le vaccin AstraZeneca n’a pas rassuré tout le monde: voici les pays qui lèvent la suspension, et ceux qui la maintiennent

Depuis une semaine, de nombreux pays européens avaient suspendu l’utilisation du vaccin AstraZeneca. Ce jeudi, l’Agence européenne du médicament (EMA) a rendu un avis positif sur le vaccin britannique. Rassurées, certaines nations recommenceront à utiliser ce vaccin dès ce vendredi. D’autres préfèrent encore attendre.

En fin de semaine dernière, le Danemark avait ouvert le bal. Suspectant un lien – sans prouver de causalité – entre le vaccin AstraZeneca et la formation de caillots sanguins chez certains patients, l’agence danoise de la santé avait préconisé de suspendre son utilisation. Les jours suivants, une douzaine d’autres pays européens avaient emboîté le pas, certains se contentant toutefois de suspendre l’utilisation d’un lot bien particulier. Ils craignaient que le vaccin ne provoque des problèmes de coagulation et des thromboses, pouvant débouchant sur des décès.

Face à ces inquiétudes, l’Agence européenne du médicament (EMA) a décidé de prendre le dossier en main. Et ce jeudi, elle a rendu un avis rassurant. ‘Le comité est parvenu à une conclusion scientifique claire: il s’agit d’un vaccin sûr et efficace’, a déclaré la directrice exécutive de l’EMA, Emer Cooke, lors d’une visioconférence. ‘Ses avantages dans la protection des personnes contre le Covid-19, avec les risques associés de décès et d’hospitalisation, l’emportent sur les risques possibles.’

L’EMA a toutefois indiqué qu’elle ne pouvait pas exclure un lien entre le vaccin AstraZeneca et un petit nombre de cas rares et graves troubles de la coagulation. Elle va poursuivre ses analyses et conseille à chaque Etat de communiquer sur ces risques possibles et d’inclure ces informations dans la notice.’

La France reprend, Castex en tête

Suite à l’annonce de l’EMA, plusieurs pays ont annoncé reprendre la vaccination via le produit britannique dès ce vendredi. Parmi eux, on retrouve la France, l’Allemagne, l’Italie, la Bulgarie et la Slovénie.

En France, le Premier ministre Jean Castex avait annoncé avant même la communication de l’EMA qu’il se ferait vacciner à l’aide du vaccin AstraZeneca. Jusqu’à présent, je m’étais fixé une ligne de conduite, c’est-à-dire me faire vacciner quand mon tour viendra, pas de passe-droit, avait déclaré plus tôt cette semaine Jean Castex, âgé de 55 ans et qui ne déclare pas de comorbidité connue. Mais compte tenu de ce qui vient de se passer pour AstraZeneca, je me suis dit effectivement qu’il serait judicieux que je me fasse vacciner très rapidement (…) pour montrer à mes concitoyens que la vaccination, c’est la porte de sortie de cette crise et qu’on peut y aller en toute sécurité.

D’après 20 Minutes, Jean Castex recevra sa première dose dès ce vendredi, dans l’après-midi.

L’Irlande a également été convaincue par l’EMA. Elle reprendra l’utilisation du vaccin AstraZeneca dans les prochains jours. Même chose pour les Pays-Bas, qui lèveront la suspension dans le courant de la semaine prochaine. L’Espagne recommencera à administrer le vaccin à partir de mercredi prochain. D’ici là, elle réfléchit à restreindre son utilisation à certaines catégories de patients. Son voisin portugais recommencera les vaccinations avec le produit britannique dès lundi.

Enfin, rappelons que la Belgique n’a jamais suspendu l’utilisation du vaccin britannique. Les vaccinations continuent donc de se dérouler normalement.

La Scandinavie réfléchit encore

En revanche, certains pays ont décidé de ne pas se contenter de la communication de l’EMA. C’est le cas des trois pays scandinaves: la Norvège, la Suède et le Danemark.

En raison de plusieurs cas graves en Norvège, nous voulons examiner en profondeur la situation avant de tirer une conclusion, a déclaré Geir Bukholm, directeur de la division du contrôle des infections à l’Institut norvégien de santé publique. Cela prendra un certain temps, et nous ferons le point à la fin de la semaine prochaine, a-t-il ajouté.

Peu avant l’annonce de l’EMA, l’agence norvégienne de santé publique avait déclaré avoir établi un lien de causalité entre le vaccin et trois cas de thrombose, dont l’une des victimes est décédée.

Du côté de la Suède, l’autorité sanitaire a indiqué mener sa propre enquête sur l’apparition des caillots sanguins chez certains Suédois vaccinés à l’aide du vaccin AstraZeneca. [Nous] espérons que la semaine prochaine, nous serons en mesure de décider de la meilleure façon d’utiliser ce vaccin à l’avenir, a déclaré l’épidémiologiste en chef suédois Anders Tegnell.

Au Danemark, pays à partir duquel les craintes ont gagné une bonne partie de l’Europe, les autorités sanitaires tiendront une conférence de presse ce vendredi. Elles ont toutefois d’ores-et-déjà annoncé que la suspension du vaccin AstraZeneca se poursuivrait encore au moins durant quelques jours.

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