Le gouverneur de la Banque populaire de Chine a déclaré mardi au Forum économique de Davos qu’Ant Group, la filiale financière d’Alibaba, pourrait être introduite en bourse. Elle doit seulement suivre… ‘la loi’. L’annulation de son entrée à la Bourse de Shanghai avait posé énormément de questions à l’époque.
En novembre dernier, Ant Group, qui gère notamment l’application de paiement AliPay, devait entrer en Bourse. C’était d’ailleurs annoncé comme l’introduction la plus importante de l’histoire. La filiale était en effet évaluée à 300 milliards de dollars. Mais quelques jours avant cet événement, les autorités chinoises ont tout annulé, sans donner vraiment plus d’explication.
Entre temps, la Chine a lancé une enquête sur Alibaba, tandis qu’Ant Group est considéré comme une menace à l’équilibre économique du pays. L’introduction en bourse semblait donc être devenue un rêve lointain. Enfin Jack Ma, CEO du groupe, avait mystérieusement disparu des réseaux ces derniers mois, beaucoup s’inquiétaient d’ailleurs pour lui.
Toutefois, le discours du gouverneur de la Banque populaire de Chine, Yi Gang, pourrait faire renaitre quelques espoirs. Selon lui, si Ant Group veut être introduit en Bourse, il doit ‘simplement suivre la norme de la structure juridique’. Toutefois, il indique qu’il s’agit quand même d’un ‘problème compliqué’. Ant Group doit notamment résoudre des soucis de confidentialité.
Une fois que ces problèmes seront résolus, l’entreprise ‘reviendra dans le processus pour continuer son examen conformément à la loi’, a indiqué Yi Gang.
Valeur en chute libre
Toutefois, même si Ant Group entre finalement en Bourse, l’événement sera bien moins impressionnant qu’annoncé. Selon la CNBC, l’évaluation de l’entreprise ne serait plus que de 150 milliards de dollars, soit la moitié de la valeur prévue, il y a 3 mois. Les soucis politiques et législatifs de la société ont semé le doute chez les investisseurs. Ces derniers ne voient plus un avenir aussi radieux pour l’entreprise aujourd’hui.
En outre, Pékin a en effet décidé de légiférer plus strictement sur les entreprises financières. Elles seraient, selon le régime au pouvoir, un danger pour l’équilibre économique du pays. Ces firmes offrent en effet une plus grande gamme de produits financiers aux Chinois, sur lesquels le parti unique n’a pas de pouvoir.
En attendant, Tencent, le principal concurrent d’Alibaba, continue de grimper en Bourse. Sa valorisation pourrait bientôt atteindre 1.000 milliards de dollars. Qui a fait de son fondateur, Pony Ma, le deuxième homme le plus riche de Chine derrière le discret Zhong Shanshan.