Principaux renseignements
- La Banque d’Angleterre a réduit ses taux d’intérêt d’un quart de point à 4,25 pour cent sur fond de craintes de récession mondiale.
- Les attentes du marché concernant les futures baisses de taux ont considérablement changé, les opérateurs anticipant trois réductions supplémentaires en 2025.
- Les projections économiques révisées montrent une croissance plus lente cette année et l’année prochaine, avec une croissance des salaires qui devrait ralentir fortement de près de 6 pour cent à 3,75 pour cent d’ici la fin de l’année.
Le Comité de politique monétaire (CPM) de la Banque d’Angleterre a voté en faveur d’une réduction d’un quart de point du taux d’intérêt officiel du Royaume-Uni, le ramenant à 4,25 pour cent. Cette décision était largement anticipée par les marchés financiers dans un contexte d’inquiétudes croissantes quant à une éventuelle récession mondiale.
La décision du comité de politique monétaire de réduire les taux a été principalement influencée par les développements de la politique commerciale, en particulier les droits de douane imposés par le gouvernement américain. Ces droits de douane devraient avoir un impact négatif sur l’activité économique du Royaume-Uni et introduire de nouveaux risques de baisse. Bien que l’effet immédiat sur l’inflation reste incertain, le comité de politique monétaire reconnaît la possibilité d’une légère pression à la baisse sur l’inflation au cours de la période de prévision.
Selon Michael Field, stratège en chef pour les marchés européens chez Morningstar, la Banque d’Angleterre fait face à des choix difficiles cette année.
Cependant, le MPC souligne les incertitudes significatives qui entourent cette prévision. Des facteurs tels que l’affaiblissement de la demande mondiale, les changements de destination des exportations, la répercussion des prix des exportations mondiales sur les prix à la consommation intérieurs, les perturbations de la chaîne d’approvisionnement, les nouvelles annonces de tarifs douaniers et le risque d’une fragmentation économique plus large contribuent tous à ces incertitudes.
Baisses de taux futures
Cette baisse de taux marque un changement dans la trajectoire de la politique monétaire britannique, motivée par l’incertitude du marché générée par l’utilisation des tarifs douaniers par le gouvernement américain. Les attentes du marché concernant les futures baisses de taux ont considérablement évolué au cours des derniers mois, les opérateurs anticipant désormais trois réductions supplémentaires en 2025. Bien que la Banque d’Angleterre ait évité de préciser ses intentions futures, elle a déclaré que la politique monétaire n’était pas prédéterminée et qu’elle resterait réactive à l’évolution de l’environnement économique.
Malgré les prévisions du marché, certains commentateurs s’interrogent sur la faisabilité de baisses de taux aussi importantes cette année. La Banque d’Angleterre est confrontée à un défi complexe : elle doit trouver un équilibre entre les pressions inflationnistes potentielles résultant de l’escalade des tensions commerciales mondiales et le risque de récession, qui nécessiterait une baisse des taux d’intérêt.
Projections économiques révisées
Parallèlement à la baisse des taux, la Banque d’Angleterre a également publié des projections économiques révisées reflétant l’évolution des perspectives. Si la banque centrale maintient sa prévision d’une croissance de 1 pour cent cette année, elle a abaissé sa projection pour 2026 à 1,25 pour cent. La croissance des salaires devrait ralentir fortement, passant de près de 6 pour cent actuellement à 3,75 pour cent d’ici la fin de l’année, et le chômage devrait augmenter légèrement l’année prochaine.
La banque centrale a également présenté de nouveaux scénarios économiques, s’éloignant de l’accent mis précédemment sur une inflation intérieure persistante et un marché du travail tendu. Ces nouveaux scénarios explorent l’impact potentiel de l’incertitude élevée concernant la politique commerciale et d’autres politiques économiques sur la consommation et l’investissement, ainsi que le risque d’une faible productivité et d’une spirale prix-salaires.
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