Les jets privés doivent-ils être interdits, alors que leurs émissions sont réellement marginales ?

Dans une interview accordée au journal Le Parisien, le ministre français Beaune souligne que l’Union européenne doit agir de manière concertée lors de la mise en œuvre d’une éventuelle interdiction de l’utilisation des jets privés. Mais qu’est-ce qu’un jet privé ?

Affrétés à la demande d’un particulier ou d’une entreprise, les jets privés sont souvent des appareils plus petits que ceux utilisés pour les vols commerciaux traditionnels. Ils comptent généralement entre 4 et 20 places. Les jets privés sont moins puissants que les avions de ligne, ont un rayon d’action plus court, et nécessitent une piste plus courte pour décoller ou atterrir.

Les jets privés peuvent être divisés en sept catégories, les quatre suivantes étant les plus importantes :

  • les avions turbopropulseurs, qui peuvent transporter entre 2 et 8 personnes sur une distance de 2.500 à 35.00 kilomètres.
  • Les petits avions, qui peuvent transporter entre 2 et 8 personnes entre 2.000 et 3.700 kilomètres.
  • Les jets privés de taille moyenne, qui peuvent transporter entre 8 et 10 personnes entre 5.000 et 6.500 kilomètres.
  • Les grands avions d’affaires, qui peuvent transporter entre 12 et 16 personnes entre 7.000 et 12.000 kilomètres.

Les jets privés sont souvent critiqués pour leur empreinte carbone, car ils consomment plus de carburant qu’un avion commercial. Au kilomètre, un jet privé émet en effet 5 à 14 fois plus de gaz à effet de serre qu’un avion commercial classique.

Les défenseurs du climat plaident pour trois mesures visant à limiter l’utilisation des jets privés :

  • Les vols de moins de 1.000 km en Europe ne devraient être autorisés qu’avec des avions électriques.
  • Une taxe sur les billets et le carburant des jets privés fonctionnant aux combustibles fossiles.
  • Une réduction drastique du nombre de vols en jet privé pour les entreprises et les particuliers.

Cependant, il semble que ces politiciens populistes cherchent un bouc émissaire. Si l’aviation contribue à un peu plus de 2 % de toutes les émissions annuelles de carbone dans le monde, les avions d’affaires ne contribuent que pour 0,04 % à l’ensemble des émissions annuelles.

MB

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