Étrennes de fin d’année : plutôt investir pour son enfant que lui donner du cash ?

Les fêtes de fin d’année sont une période où les familles donnent traditionnellement des étrennes à leurs enfants, petits-enfants, nièces et neveux. Avec l’inflation, le cash ou l’argent mis sur un compte épargne perd rapidement de sa valeur. Certains parents vont alors peut-être chercher d’autres solutions pour composer un capital pour leurs enfants. A quoi faut-il faire attention ? Entretien avec un expert.

Le constat : l’épargne rapporte rien, c’est même une perte d’argent.

  • Avec l’inflation à 10,35% en glissement annuel, laisser son argent sur un compte épargne est en réalité une perte de pouvoir d’achat, car les taux d’épargne sont beaucoup moins élevés que l’inflation.
    • Les taux d’intérêt de l’épargne, ces dernières années, a en plus été historiquement bas. De nombreuses banques l’ont gardé au minimum légal, à savoir 0,11%. Ces derniers mois, les taux augmentent quelque peu, mais cela reste bas.
  • Faut-il alors plutôt se tourner vers l’investissement pour constituer un capital pour son enfant ? Et comment faut-il s’y prendre ?

L’essentiel : Quelles balises pour choisir un actif pour son enfant ?

  • Philippe Ledent, économiste auprès d’ING, nous donne quelques pistes. La plus importante : « on ne doit pas raisonner en termes uniquement de rendement, mais on doit évidemment réfléchir en termes de rendement et de risques. Les deux vont toujours ensemble. »
  • Dans cette optique : il énumère quelques produits d’investissement. L’épargne a par exemple un risque très faible, mais aussi un rendement très faible. Les actions ont -« potentiellement, et c’est un mot important » – plus de rendement, notamment grâce aux dividendes, mais aussi plus de risques. Les obligations, en comparaison aux actions, ont un risque plus faible, mais aussi un rendement plus faible.
    • Il cite également les fonds d’investissement, qui sont « tout un panier d’actions et/ou d’obligations« . On peut y investir en une fois ou en plusieurs fois, ajoute-t-il. Niveau rendement/risque, cela dépendra alors de ce que l’on choisit comme fonds. Comme il y a plusieurs actifs, le risque est dilué, sans que le rendement ne le soit (par rapport à une action individuelle).
    • Il ajoute aussi les sociétés immobilières, dont on peut acheter des parts. Ces sociétés investissent uniquement dans l’immobilier, et peuvent être une porte d’entrée peu onéreuse dans ce marché, sans devoir passer par l’achat d’un bien. « Bien sûr, quand on parle d’étrennes de fin d’année pour les enfants, on ne va pas leur acheter un appartement », plaisante l’économiste.
  • Autre élément important : l’horizon. Les risques dépendent de l’horizon. « Plus on a un horizon de placement long, plus on diminue les risques », note Ledent.
    • Un point qui est notamment intéressant si on veut investir pour un enfant : l’horizon de placement est d’office plus long, par exemple de 10 à 15 ans. « Une période sur laquelle le rendement des actions est historiquement plus élevé que celui des autres classes d’actifs », note Ledent, en ajoutant que le passé n’est pas une garantie.
  • Autre élément intéressant sur le long terme : en sélectionnant un fonds d’investissement, on peut choisir de réinvestir les dividendes dans le fonds, ce qui augmente le placement (ce qui s’appelle un fonds de capitalisation) et permet de payer moins de taxes que si les dividendes étaient versés sur le compte en banque de l’enfant, par exemple.

Le détail : 2022, une année « exceptionnellement mauvaise où tout le monde a perdu ».

  • -14% pour le Bel20, -11% pour l’Euro Stoxx50, -20% pour le S&P 500 depuis le premier janvier : 2022 est une mauvaise année pour la bourse. Les obligations ont perdu en valeur, tout comme la crypto, l’or et l’immobilier, mais aussi le cash. Ce qui peut faire peur aux parents prêts à sauter le pas pour investir pour leur enfant.
  • « C’est important de savoir que sur le court terme, on peut faire des pertes », avertit Philippe Ledent. Il réitère que l’horizon de placement est alors crucial, pour évaluer la part de risque qu’on veut prendre, ou pas.
    • Des cours à la baisse peuvent aussi être une aubaine pour mettre la main sur des actifs moins chers. Warren Buffett et Cathie Wood par exemple profitent régulièrement de l’occasion.

Disclaimer: cet article ne fait pas office de conseil, mais doit se lire à titre d’information. Investir comporte toujours des risques.

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