Il n’y a « aucune capacité dans le monde » pour remplacer le pétrole russe, prévient le chef de l’OPEP

Mardi, Joe Biden a annoncé un embargo sur le pétrole russe, faisant s’envoler les prix de l’or noir. La veille, Mohammed Barkindo, le chef de l’OPEP avait fait savoir qu’il serait impossible de le remplacer.

Lundi, alors qu’il était pressenti que les États-Unis allaient interdire les importations de pétrole en provenance de Russie en raison de la guerre en Ukraine – et que celle-ci réoriente ses exportations en réponse aux sanctions occidentales -, le secrétaire général de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) s’exprimait lors d’une conférence industrielle à Houston, rapporte Business Insider.

A cette occasion, c’était inévitable, il a été interrogé sur la capacité de l’OPEP à affronter un possible embargo sur l’or noir russe. « Il n’existe aucune capacité dans le monde qui pourrait remplacer 7 millions de barils par jour », a répondu Mohammed Barkindo.

Selon lui, l’OPEP a très peu de poids sur le marché, à mesure que la guerre en Ukraine fait exploser les prix. « Nous n’avons aucun contrôle sur les événements actuels, la géopolitique, et c’est cela qui dicte le rythme du marché », a-t-il déclaré.

Notons que les semaines précédant le début de la guerre en Ukraine, les prix du pétrole avaient déjà commencé à grimper avec la reprise économique post-Covid. A ce moment-là, les membres OPEP et leurs alliés de l’OPEP+ avaient déjà été accusés de contribuer à l’envolée, en ne pompant pas suffisamment.

Les USA cherchent quand même des solutions

En annonçant mardi l’embargo américain sur le pétrole russe – le gaz et le charbon sont aussi concernés -, Biden a prévenu que « la décision d’aujourd’hui [n’était] pas sans coût ici, chez nous ».

Pour limiter la hausse des prix, le président américain a déjà tenté de contacter plusieurs pays membres de l’OPEP. Notamment l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, auxquels il souhaitait demander une augmentation de leur production. Leurs dirigeants ont refusé de lui répondre, lui imposant plusieurs conditions avant d’entamer des discussions. Dans le même temps, les Etats-Unis se sont lancés dans une opération de réchauffement des relations avec… l’Iran et le Venezuela.

Du côté de l’Union européenne, la piste d’un embargo sur le pétrole russe semble moins chaude. L’Allemagne, notamment, n’y est pas favorable. Même chose pour le gaz russe, dont elle refuse de se passer, étant donné qu’elle en est fortement dépendante.

L’énergie russe est « d’une importance essentielle » pour la vie quotidienne de ses citoyens, a rappelé le chancelier Olaf Scholz en début de semaine. « L’approvisionnement de l’Europe en énergie pour la production de chaleur, la mobilité, la fourniture d’électricité et l’industrie ne peut être assuré d’aucune autre manière pour le moment. »

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