Grâce à la guerre en Ukraine, verra-t-on bientôt une solution pour l’accord sur le nucléaire iranien? L’Occident aura besoin de pétrole

Les pourparlers semblent toucher à leur fin, et cette annonce, par une source officielle américaine a été favorablement interprété par les marchés : les cours ont quelque peu baissé jeudi. Mais le production iranienne est coûte que coûte inférieure à la production russe.

Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les prix du pétrole s’envolent. Les produits pétroliers comme le gaz naturel et le pétrole ne sont pas encore visés par des sanctions, mais les acheteurs se détournent des ressources russes. Un véritable boycott du pays, estime Phil Flynn, analyste auprès du Price Futures Group, cité par Reuters. Sur la journée de mercredi par exemple, 10 pétroliers ne trouvait pas preneur.

Avec moins de pétrole disponible sur le marché donc, mais une demande toujours forte, les prix s’envolent. En se détournant des ressources pétrolières russes, principale entrée financière du pays, l’Occident cherche d’autres sources de pétrole. Or, l’Iran en a sous le coude.

« Proche d’un accord » à Vienne et chute des cours du pétrole

Mais l’Iran est visé par des sanctions internationales, et son pétrole est notamment sous embargo. Des discussions se tiennent actuellement à Vienne. Il est question de revenir à l’accord de 2015, qui principalement limite l’enrichissement de l’uranium de l’Iran. En 2018, Trump s’est retiré de cet accord, et a réimposé des sanctions à la République islamique. L’Iran, tout comme l’Europe, ont jugé ce retrait « unilatéral ». L’Europe a même créé un instrument financier spécial pour continuer à faire usage du pétrole iranien, en contournant les sanctions américaines (qui s’étendent également aux entreprises qui font des affaires avec l’Iran).

Alors est-ce que la guerre en Ukraine, et l’impact qu’elle a sur les prix du pétrole, peuvent avoir un effet sur les discussions pour la reprise de l’accord ? Les discussions sont en cours depuis 10 mois, à Vienne. Une réponse simple et une résolution rapide des pourparlers, sont sans doute une hypothèse, mais dans un premier temps les marchés ont réagi quant à cette hypothèse, et le cours, jeudi, a perdu quelques plumes, rapporte Reuters.

Une porte-parole du ministère des Affaires étrangères américain avait annoncé que les pays sont « proches d’un accord », et les deux cours principaux, le WTI et le Brent, avaient perdu respectivement 2,93 et 2,47 dollars, pour s’établir à respectivement 107,67 et 110,46 dollars à la clôture du marché. L’effet était cependant de court terme : ce vendredi soir, les deux cours sont à 115 et 118 dollars.

Une goutte dans un océan

Les marchés réagissent vite et fortement aux faits d’actualité. En tout cas, ils savent que l’Iran ne pourra pas faire de miracles. La Russie exporte environ quatre million de barils par jour. Si l’accord aboutit, plus d’un million de barils de pétrole iranien par jour pourrait être mis sur le marché. Cette quantité supérieure de pétrole ne bouchera alors pas le trou que laisserait une disparition totale du pétrole russe.

Autrement, ce mercredi, L’OPEP+ a, à nouveau, décidé d’augmenter la production mondiale de 400.000 barils par jour. Au début de la pandémie, les production avait été baissée, mais selon de nombreuses sources, la hausse de production ne suit pas assez rapidement aujourd’hui. Ce manque est aujourd’hui également responsable pour l’explosion des prix.

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