La Maison Blanche valide l’embargo sur le pétrole russe pour couper « l’arme la plus importante de Poutine », Londres emboîte le pas

Depuis dimanche soir, le sujet d’un embargo sur le pétrole et le gaz russe est sur la table. En Europe, la décision ne fait pas l’unanimité, l’Allemagne notamment dépend fortement du gaz russe. Mais les Etats-Unis se sont également penchés sur la question, et c’est désormais officiel : ils arrêteront d’importer le pétrole russe. Londres, dans la foulée, a décrété le même embargo.

Dans une conférence de presse diffusée en direct, en fin de matinée (heure américaine), intitulée « Le président Biden annonce des actions pour continuer à tenir la Russie responsable de sa guerre non provoquée et injustifiée contre l’Ukraine », la décision de l’embargo est tombée. « Nous voulons couper l’arme la plus importante de la Russie, son pétrole », clame Biden dès la première phrase. Le gaz et le charbon ne seront également plus importés.

Le Royaume-Uni a pris la décision d’arrêter les importations de pétrole jusqu’à la fin de l’année, rapporte Reuters. Le pays se laisse le temps de trouver des substituts. Un embargo sur le gaz n’est pour l’heure pas prévu.

Depuis deux jours, par crainte de cette décision, les prix du pétrole s’envolent. Lundi, le vice-président russe Alexander Novak a averti qu’en cas d’embargo de l’Occident, les prix du pétrole pourraient augmenter jusqu’à 300 dollars le baril. Mais cette menace n’a visiblement pas impressionné la Maison Blanche.

Le pétrole russe représente 8% du pétrole que consomment les Américains, ainsi que les Britanniques, mais plus de 30% du marché européen. Le gaz russe compte pour 40% du gaz consommé en Europe.

Réponse européenne

Lors de la conférence, Biden dit que les Etats-Unis ont de grandes réserves, et que peut-être les pays alliés ne pourront pas suivre cette mesure. L’Union européenne a déjà annoncé mardi matin un plan pour réduire ses achats de gaz de deux tiers, d’ici la fin de l’année. Mais il est sûr que la décision américaine mettra de la pression sur une décision européenne.

Dans l’immédiat, il est sûr, les prix vont augmenter en flèche.

« Les ménages américains sont les victimes de la guerre de Poutine »

Dans son allocution, Biden indique encore que les familles américaines sont les victimes de cette hausse des prix. Il appelle alors les compagnies à ne pas essayer de répercuter les coûts sur les ménages. Il appelle également à devenir indépendant énergétiquement, « pour qu’aucun régime ne puisse plus utiliser sa dominance du marché pour imposer ses politiques à d’autres pays », selon Biden.

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