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La hausse du prix du pétrole entraînera-t-elle de nouvelles hausses importantes des taux d’intérêt ?

La hausse du prix du pétrole entraînera-t-elle de nouvelles hausses importantes des taux d’intérêt ?
Hausse des prix du pétrole, le président de la Fed Jerome Powell et la présidente de la BCE Christine Lagarde – Getty Images

La réduction de la production par le cartel pétrolier OPEP+ fait grimper les prix du pétrole. Cela aura-t-il un impact sur les politiques monétaires des banques centrales ?

Pourquoi est-ce important ?

Une hausse du prix du pétrole est une mauvaise nouvelle pour les banques centrales. Elle pourrait en effet donner une nouvelle impulsion à l'inflation, ce qui obligerait les banquiers centraux à poursuivre le resserrement de leur politique monétaire.

Dans l’actu : Huit pays producteurs de pétrole, dont l’Arabie saoudite et l’Irak, réduiront leur production à partir du mois de mai. Cette nouvelle a fait grimper les prix du pétrole.

  • Le prix du baril de pétrole Brent a augmenté de 6% aujourd’hui. Ce baril se négocie actuellement à environ 84,5 dollars. Le baril de pétrole WTI américain se négocie à 80,5 dollars, soit une hausse d’environ 6,4%.
  • La grande banque américaine Goldman Sachs a relevé ses prévisions pour le prix du pétrole de 5 dollars. L’institution financière s’attend désormais à ce que le prix atteigne 95 dollars d’ici à la fin de l’année et 100 dollars d’ici à la fin de l’année 2024.

Impact sur la politique monétaire

Impact sur la décision relative aux taux d’intérêt : La hausse des prix du pétrole pourrait faire repartir l’inflation à la hausse.

  • Aux États-Unis comme dans la zone euro, l’inflation a ralenti au cours des derniers mois.
    • Dans la zone euro, la dévaluation monétaire s’est élevée à 6,9 % (en glissement annuel) le mois dernier, contre 8,5 % en février.
    • La semaine prochaine, la Réserve fédérale publiera les chiffres de l’inflation pour le mois de mars. En février, l’inflation s’est élevée à 6 %, contre 6,4 % en janvier.
    • Malgré ce ralentissement, les niveaux d’inflation restent bien supérieurs à l’objectif de 2% fixé par les banques centrales.
  • Cela oblige les institutions monétaires à poursuivre le resserrement de la politique monétaire. Lors de sa dernière réunion, la Banque centrale européenne (BCE) a relevé ses taux d’intérêt de 50 points de base. La Réserve fédérale a préféré augmenter ses taux de 25 points de base le mois dernier.
  • James Bullard, président de la Federal Reserve Bank of St. Louis, a noté dans une interview avec l’agence de presse Bloomberg qu’une hausse du prix du pétrole pourrait avoir un effet à la hausse sur l’inflation. « Mais il est difficile de prédire dans quelle mesure la réduction de la production de l’OPEP+ pourrait avoir un effet à long terme sur le prix », a-t-il déclaré.
  • De son côté, Gediminas Simkus, président de la banque centrale de Lituanie, révèle que la BCE prend en compte plus de facteurs que les décisions de l’OPEP+. « Dans le contexte des taux d’intérêt, les tendances générales sont les plus importantes. Par exemple, l’inflation de base est toujours en hausse », affirme-t-il. En mars, l’inflation de base européenne est passée de 7,8% à 7,9%.
  • Karen Ward, économiste en chef chez JPMorgan Asset Management, avertit que les banques centrales ne devraient pas sous-estimer l’impact de la hausse des prix du pétrole sur l’inflation. « Lorsque les marchés du travail sont tendus, les chocs de coûts entraînent des effets de second tour qui rendent l’inflation plus persistante », ajoute Karen Ward.

(SR)

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