La fin de vie de l’ISS : une manœuvre complexe, et un appel d’offre à un milliard de dollars pour un remorqueur spatial

C’est un scénario désormais connu : après 30 ans de bons et loyaux services – soit une carrière prolongée de 6 ans par rapport à ce qui était prévu – l’ISS termina son aventure au service de la science et de l’humanité. Or impossible d’en faire un musée en orbite : elle est promise à la destruction, et celle-ci est déjà en train d’être planifiée. Un moment émouvant pour lequel la NASA ne veut rien laisser au hasard.

L’eau et le feu pour la mort d’un vaisseau

La Station spatiale internationale terminera sa carrière en janvier 2031, au-dessus du point Nemo, l’endroit sur Terre le plus éloigné de toute côte, en plein océan Pacifique ; c’est le cimetière traditionnel des engins spatiaux, où le risque d’accidents causés par une chute de débris est le plus bas. Là, elle sera désorbitée progressivement pour se consumer dans l’atmosphère de notre planète.

Mais aussi poétique et émouvant que sera ce moment, encore faut-il le mener à bien. Pour l’instant, le plan est de désorbiter l’ISS à l’aide de trois vaisseaux cargo Progress, des « mules » de ravitaillement d’origine soviétique qui ont largement fait leurs preuves. Sauf qu’ils accusent aussi l’âge de leur conception : le Progress a quand même connu son premier vol en 1978, et plusieurs d’entre eux ont connu des fuites et autres problèmes techniques ces dernières années. De manière générale, la réputation de la Russie comme partenaire fiable a été quelque peu écornée par des incidents à répétition.

La solution soviétique ou l’alternative US

En outre, il ne faut pas oublier que les relations entre les deux pays sont loin d’être au beau fixe, même si leur coopération reste d’actualité dans l’espace. La NASA a donc décidé de lancer un appel d’offres pour disposer de son propre remorqueur spatial, au cas où. « Nous sommes toujours à la recherche de solution de secours dans tout ce que nous faisons », rappelait ainsi Kathy Lueders, la directrice des vols spatiaux habités de l’agence spatiale américaine.

Lors de la présentation du budget 2024 de la NASA, la Maison Blanche a proposé de mettre 180 millions de dollars sur la table pour amorcer un appel d’offres, rappelle Futura. Le secteur privé sera invité à proposer un concept de remorqueur spatial, pour un budget total d’environ un milliard de dollars. Attention toutefois que le plan des dépenses de la NASA pour l’année prochaine doit encore être approuvé par le Congrès américain.

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