Le président de la Fed : « La banque centrale ne doit pas s’impliquer dans la politique climatique »

Ce n’est pas à la Réserve fédérale, mais aux responsables politiques élus de s’attaquer aux problèmes climatiques, estime le président de la banque centrale américaine Jerome Powell. Ce faisant, la Fed adopte une position climatique beaucoup plus conservatrice que la Banque centrale européenne (BCE).

Pourquoi est-ce important ?

L'importance croissante des risques et des critères climatiques dans la finance soulève la question de savoir dans quelle mesure les banques centrales devraient adopter une position active dans ce domaine.

Dans l’actualité : Le président de la banque centrale américaine, Jerome Powell, a adopté une position claire lors d’un discours devant la banque centrale suédoise : que chacun s’occupe de ses affaires. « La politique d’une banque centrale ne doit pas s’étendre à des domaines qui ne sont pas étroitement liés à son mandat », a-t-il déclaré. « La Fed n’est pas un décideur de la politique climatique ».

Les détails : Bien sûr, en tant que régulateur, la banque centrale doit s’assurer que les banques et les autres acteurs financiers ont une bonne compréhension des risques financiers liés au changement climatique, a raisonné Powell, mais elle ne doit pas aller au-delà.

« Sans un mandat explicite du Congrès, il serait inapproprié d’utiliser nos outils de politique monétaire et de supervision financière pour promouvoir – par exemple – une économie plus verte », a expliqué le patron de la Fed.

Fed contre BCE

Le contraste : La vision de M. Powell s’opposent à celle de la présidente de la BCE, Christine Lagarde, dont le cheval de bataille est une politique monétaire plus soucieuse du climat. Par exemple, la Banque centrale européenne va prendre en compte les scores climatiques dans ses achats d’obligations d’entreprises. 

Le paradoxe : Pourtant, selon ses statuts, la BCE a un mandat officiel plus strict que celui de la Fed.

  • La Fed a un double mandat, ce qui signifie qu’elle doit tenir compte de l’objectif d’inflation et de la croissance économique dans sa décision. La stabilité des prix est donc un objectif important, mais pas le seul.
  • La BCE a un mandat unique, où l’objectif d’inflation est officiellement la priorité absolue.

Le mandat plus restreint n’empêche donc pas Mme Lagarde d’orienter également la politique de la BCE vers de nouveaux thèmes tels que l’action climatique. La BCE fait valoir que « la crise climatique comporte des risques sérieux pour l’économie et affecte la stabilité des prix » et relève donc de son mandat.

Mais les critiques – et maintenant Powell – sont d’un autre avis. Le président de la Fed fait valoir qu’il n’appartient pas à la banque centrale de rechercher des avantages sociaux « qui ne sont pas étroitement alignés sur les objectifs inscrits dans la loi ».

RVW

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