Evergrande rembourse un second emprunt avant une date butoir

Le promoteur chinois Evergrande, étranglé par une dette abyssale de 260 milliards d’euros, a honoré un paiement obligataire juste avant une date butoir ce vendredi, selon l’agence financière Bloomberg.

La situation financière du groupe immobilier, l’un des plus gros de Chine, est scrutée avec inquiétude car son potentiel effondrement pourrait plomber la croissance du géant asiatique.

Evergrande devait s’acquitter le 29 septembre d’un paiement d’intérêts sur une obligation en dollars. Le versement n’avait alors pas été effectué, mais l’entreprise disposait d’un délai de grâce d’un mois – qui courait jusqu’à ce vendredi. Le groupe a bien remboursé les 47,5 millions de dollars qu’il devait à ses créanciers, écrit vendredi l’agence Bloomberg sans préciser ses sources. Malgré ce paiement, le titre Evergrande reculait de -0,83% vendredi matin à la Bourse de Hong Kong. Il s’agit pour Evergrande de sa seconde échéance honorée en une semaine. Le mois dernier, la firme avait été incapable de rembourser un premier emprunt de 83,5 millions de dollars.

Les craintes d’une faillite d’Evergrande avaient affolé les marchés internationaux. Cette somme a depuis été remboursée, à la surprise des analystes.

Secteur immobilier grippé

En septembre, des dizaines de propriétaires lésés, n’ayant pas reçu livraison de leur appartement, ainsi que des fournisseurs non payés, ont manifesté devant le siège du groupe à Shenzhen (sud). Les autorités craignent davantage d’agitation en cas d’effondrement du mastodonte de l’immobilier.

Le pouvoir communiste n’a toujours pas dit clairement s’il se porterait ou non au secours de l’entreprise. Pékin presse toutefois le patron d’Evergrande, le milliardaire chinois Xu Jiayin, de puiser dans sa fortune personnelle pour sauver son groupe, a affirmé cette semaine Bloomberg.

La mauvaise santé du groupe n’est qu’un des symptômes d’un secteur immobilier en Chine globalement grippé. Les prix des logements neufs sont ainsi en repli pour la première fois depuis six ans, dans un contexte de méfiance des acheteurs face au risque de faillite de plusieurs promoteurs.

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