Les États-Unis ont défié toutes les prévisions de récession grâce à une tendance post-covid abhorrée par de nombreux managers

Malgré la normalisation du télétravail pendant la pandémie de coronavirus, de nombreux patrons sont encore réfractaires à l’idée de laisser leurs employés travailler depuis chez eux. Pourtant, cette tendance a bien contribué à booster la croisse américaine, faisant éviter aux États-Unis une récession annoncée de toutes parts.

L’essentiel : Il y a les défendeurs et les détracteurs du télétravail, et puis il y a les faits : un miracle économique pour le pays de l’Oncle Sam.

  • Le télétravail contribue à la forte reprise de l’économie américaine en permettant aux travailleurs de prendre de longs week-ends sans se soucier des contraintes du bureau.
    • Le télétravail n’est pas seulement un moyen de travailler à distance, c’est aussi une opportunité de profiter davantage de la vie puisque les trajets jusqu’au bureau (et inversément jusqu’à la maison) sont remplacés par des moments de qualité, notamment par de longs week-ends ou des loisirs tels que concerts, voyages et restaurants.
    • Un effet positif sur le bien-être des travailleurs, mais aussi sur l’économie, le télétravail stimulant ainsi les dépenses des consommateurs, donc le PIB.
  • C’est ce que montrent les dernières données du PIB des États-Unis, qui ont augmenté de 2,4 % au deuxième trimestre, principalement grâce à la consommation des services de loisirs.
  • Alors que les économistes prédisaient une baisse des dépenses et une récession, le télétravail a permis de maintenir la demande et de soutenir la croissance.

Zoom-avant : Les avantages financiers du télétravail sont indéniables.

  • Les travailleurs à distance économisent sur les frais liés au travail, tels que les déplacements, ce qui libère plus d’argent pour les loisirs.
  • Selon une étude américaine citée par le magazine Fortune, les travailleurs à distance économisent en moyenne 500 dollars de plus par mois que ceux qui vont au bureau.
  • Des économies qui peuvent être utilisées dans des loisirs. Le désir de rattraper le temps perdu pendant la pandémie de Covid-19 motive également ce type de dépenses.
  • Autant de facteurs qui peuvent également être appliqués en dehors des États-Unis, partout où le télétravail reste une tendance. En Belgique, si l’on annonçait il y a deux ans que le télétravail devrait devenir structurel, force est de constater que de nombreux employeurs ont depuis rappelé leurs travailleurs au bureau.

Couper la poire en deux : le travail hybride

Objection : Tout n’est malheureusement pas rose, le télétravail n’est pas sans défis.

  • Certains patrons préfèrent que les employés travaillent au bureau pour favoriser la collaboration.
  • Certains travailleurs et employeurs ont ainsi des opinions divergentes concernant l’efficacité du télétravail par rapport au travail en personne.
  • Sans compter que de nombreux secteurs d’activité ne se prêtent pas du tout au télétravail. Et que cette tendance s’accompagnerait bien souvent d’heures supplémentaires gratuites.
  • Pour couper la poire en deux et favoriser un meilleur équilibre travail-vie privée, de nombreux employeurs préconisent des politiques de travail hybride, avec un ou plusieurs jours de télétravail par semaine.
  • Notons par ailleurs l’exemple espagnol, où les employeurs ont l’habitude de raccourcir la journée du vendredi pour permettre aux employés de profiter d’un week-end allongé – et de dépenser davantage dans les loisirs et l’horeca. En témoigne la croissance espagnole (+0,4% au deuxième trimestre) qui fait des envieux en Europe, soutenue par la consommation, selon l’Institut national des statistiques (INE).
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