L’économie chinoise n’en finit plus de plonger : les exportations, au plus bas depuis trois ans, enterrent la relance

La Chine a enregistré en juillet une forte baisse de son commerce extérieur, bien au-delà des attentes des analystes, selon les données officielles publiées mercredi. Pékin est embourbé dans sa reprise qui ne prend toujours pas, de longs mois après la fin de sa stratégie zéro-Covid.

Pourquoi est-ce important ?

Cette contre-performance reflète le ralentissement de la demande mondiale et intérieure, qui pèse sur la reprise économique du pays. Face à ce scénario, les autorités chinoises pourraient être amenées à renforcer les mesures de soutien à la croissance.

Dans l’actu : Les exportations chinoises ont chuté de 14,5 % en juillet par rapport à l’année précédente, selon les données publiées mardi par l’Administration générale des douanes de Chine.

  • Une très mauvaise nouvelle pour l’économie chinoise qui se noie de plus belle, puisqu’il s’agit la plus forte baisse en glissement annuel depuis février 2020, au tout début de la pandémie de Covid-19.
  • La demande mondiale reste faible, ce qui freine la reprise économique de la Chine.
  • Certaines données sont plus difficiles à avaler que d’autres : on note ainsi une chute de plus de 20 % sur un an vers les principaux partenaires commerciaux de Pékin que sont les États-Unis et l’Union européenne.
    • Seule la Russie a affiché une forte hausse de ses importations en provenance de l’empire du Milieu le mois dernier, avec une progression de 52 % par rapport au même mois de l’année dernière, notamment des voitures.
    • Ce qui n’est pas fort étonnant quand on connait l’amitié ravivée entre Moscou et Pékin depuis le début de la guerre en Ukraine.
  • Cette nouvelle baisse prolonge la tendance négative observée depuis octobre dernier, lorsque les consommateurs des pays occidentaux développés ont commencé à réduire leurs achats de produits chinois, tels que les meubles et les appareils électroniques, au profit de services comme les loisirs et la restauration.
  • Un changement de comportement qui a pesé sur la reprise économique de la Chine, qui avait pourtant connu un sursaut au printemps.

À suivre : Les chiffres du commerce extérieur confirment le risque d’un ralentissement plus marqué de l’activité économique au troisième trimestre. 

  • Tous les indicateurs sont au rouge : la construction, l’industrie manufacturière et les services, l’investissement direct étranger et les profits industriels ont tous fléchi.
  • Les analystes anticipent que les obstacles à la croissance aux États-Unis et en Europe, en partie attribuables aux pressions inflationnistes constantes, auront pour conséquence de maintenir un frein sur les dépenses des consommateurs et les emprunts des entreprises pendant le reste de l’année, tandis que la perspective d’une récession perdure.

Une reprise économique déjà enterrée ?

Le contexte : La Chine fait face à de multiples défis, tant sur le plan intérieur qu’extérieur, pour relancer sa croissance.

  • Cette demande occidentale qui s’essouffle, surtout sur les marchés clés américains et européens, pénalise les efforts de Pékin pour stimuler la croissance, alors que la Chine dépend fortement de ses exportations. La reprise économique du pays est ainsi compromise.
  • En cause : La Chine fait face à un environnement géopolitique de plus en plus hostile, qui affecte ses relations commerciales avec l’Occident mené par les États-Unis. Certains fabricants occidentaux ont ainsi choisi de diversifier leurs sources d’approvisionnement, afin de réduire leur dépendance à l’égard de la Chine, comme l’Allemagne et l’Italie.
  • C’est une très mauvaise nouvelle pour l’économie chinoise, avec une réaction en chaîne : la consommation intérieure est directement affectée par le ralentissement des exportations, moteur essentiel de la croissance. L’emploi est touché à son tour par la baisse des ventes à l’étranger, ce qui réduit le pouvoir d’achat des ménages. Un cercle vicieux.
  • La Chine, qui a longtemps misé sur ses exportations pour soutenir sa croissance, doit donc désormais s’adapter à ce nouveau contexte. Et vite, car la déflation y est déjà une réalité.
  • Résultat : le gouvernement annonce à tout-va de nouvelles mesures de soutien pour tenter d'(enfin) réanimer l’économie. Reste à savoir si ce ne sera pas un nouveau pétard chinois mouillé…
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