De faux vaccins Pfizer découverts et saisis pour la première fois dans l’Union européenne

Depuis de nombreux mois, des criminels usent de tous les moyens pour tirer profit de la pandémie. En ligne, certains promettent monts et merveilles et, une fois l’argent reçu, n’envoient rien. D’autres livrent des vaccins contrefaits. Pour la première fois, Pfizer annonce avoir identifié des contrefaçons de son vaccin dans l’Union européenne.

Masques, tests, passeports: les produits contrefaits en lien avec la pandémie pullulent à travers le monde depuis maintenant un an. Les vaccins ne font pas exception à la règle. En décembre 2020, Interpol avait d’ailleurs lancé une alerte à ce sujet, appelant à la vigilance. Une menace que l’Office européen de lutte antifraude avait répétée en février dernier.

Pour lutter contre ces arnaques, les autorités ont sollicité l’appui des fabricants de vaccins. Ce mercredi, Pfizer a annoncé avoir identifié pour la première fois des vaccins contrefaits, indique le Wall Street Journal. Ces produits ont été découverts et saisis au Mexique (dans l’État de Nuevo León, dans le nord-est du pays) et en Pologne.

1.000 dollars la dose

Au Mexique, 80 personnes ont reçu une dose de ce faux vaccin dans une clinique, en échange de 1.000 dollars. Pour l’instant, aucune d’entre elles ne semble avoir été victime d’un problème de santé. Les flacons, trouvés dans des glacières, portaient des numéros de lot différents de ceux envoyés à l’État, et une date d’expiration erronée, a déclaré le Dr Manuel de la O, secrétaire à la santé de l’État de Nuevo León.

De leur côté, les autorités polonaises ont fait savoir que ces faux vaccins n’avaient été injectés à personne. A priori, ces flacons étiquetés Pfizer contenaient un produit antirides. L’homme qui les détenait a été arrêté.

‘Tout le monde sur la planète en a besoin. Beaucoup en ont désespérément besoin’, a déclaré Lev Kubiak, responsable mondial de la sécurité chez Pfizer. ‘Nous disposons d’un stock très limité, un stock qui augmentera à mesure que nous monterons en puissance et que d’autres sociétés entreront dans le secteur des vaccins. Pendant ce temps, il y a une opportunité parfaite pour les criminels.’

Une première en Europe

Généralement, ce type d’affaire implique des criminels qui cherchent à obtenir de l’argent sans rien envoyer en retour. Un procédé qui permet également parfois d’obtenir des informations personnelles sur les victimes afin de créer des faux papiers.

Au 1er mars dernier, l’Office européen de lutte antifraude avait révélé qu’un total de 900 millions de doses (pour un prix total d’environ 12,7 milliards d’euros) avaient été proposées à des Etats de l’UE par des personnes se faisant passer pour des intermédiaires des fabricants.

Confectionner et livrer de fausses doses est un phénomène plus rare. Cela se produit généralement dans des pays où il existe déjà une certaine tradition criminelle des médicaments contrefaits et où l’offre de vaccins contre le coronavirus est bien plus basse que la demande. Le Mexique remplit ces deux critères. Six personnes y ont d’ailleurs été arrêtées dans le cadre d’une affaire similaire début février, tandis qu’une enquête est toujours en cours au sujet d’un gros millier de vaccins Sputnik V suspicieux découverts dans un avion privé à destination du Honduras.

Début mars, un réseau criminel opérant entre la Chine et l’Afrique du Sud a été démantelé, débouchant sur l’arrestation de 84 personnes. Plusieurs milliers de doses de vaccins contrefaits avaient été saisis. La Chine est elle aussi une plaque tournante de ce genre de trafic.

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