Cet autre géant du Golfe engagé dans une course contre-la-montre pétrolière

La compagnie pétrolière d’État d’Abu Dhabi, ADNOC, veut davantage internationaliser ses activités et revenus avant que la transition énergétique ne tue ses ambitions dans l’œuf.

Pourquoi est-ce important ?

On connait bien ARAMCO, champion pétrolier saoudien et première compagnie pétrolière au monde, ou encore QatarEnergy, leader mondial en GNL. ADNOC est un peu leur équivalent émirati et se classe au 10e rang des plus grands producteurs de pétrole de la planète. Autant dire que ses actions (et surtout, non-actions pour le climat) impactent considérablement la lutte contre le réchauffement climatique.

Dans l’actu : Abu Dhabi National Oil Co (ADNOC) veut internationaliser ses activités au plus vite.

  • Cette année, ADNOC s’est montré particulièrement actif dans les accords commerciaux :
    • L’entreprise a acquis une part d’un champ gazier azerbaïdjanais cette année.
    • En collaboration avec BP, elle vise une part de NewMed Energy en Israël.
    • Elle est en pourparlers avec le producteur allemand Covestro, une entreprise chimique spécialisée dans la science des matériaux.
    • Un partenariat avec l’autrichienne OMV doit créer un géant chimique de 20 milliards de dollars.
  • ADNOC envisage désormais d’acquérir des actifs GNL en Afrique et une part du projet gazier de Galp au Mozambique, selon Reuters.
  • L’entreprise se lance aussi dans le trading d’énergie, envisageant des bureaux à Genève et Londres.
  • Pour se donner les moyens de ses ambitions, ADNOC a approuvé une hausse de la capacité de production et un plan quinquennal de 150 milliards de dollars.
  • ADNOC a aussi embauché plus de 3.370 personnes de haut profil cette année. Les effectifs ont augmenté de 13 % sur un an pour atteindre 32.750 personnes.

Diversification

Zoom arrière : Pourquoi ADNOC semble-t-il si pressé ?

  • Face à la transition vers le renouvelable, les compagnies pétrolières nationales doivent valoriser au plus vite leurs réserves tant que la demande en énergies fossiles reste forte.
  • Dans le même temps, les Émirats arabes unis veulent exploiter leurs hydrocarbures pour diversifier leur économie. À l’image de l’Arabie saoudite et le Qatar, fortement dépendant des énergies fossiles.
    • Dans cette perspective, ADNOC dit explorer des opportunités dans les énergies renouvelables, le gaz, la pétrochimie et le GNL.
    • Le troisième producteur de pétrole de l’OPEP multiplie les effets d’annonce en faveur de la transition écologique.
    • D’ici à 2027, ADNOC compte investir 15 milliards de dollars dans des initiatives écologiques. Elle veut atteindre la neutralité carbone dans ses opérations d’ici à 2045.
    • Le CEO d’ADNOC, Ahmed al-Jaber, dirige aussi Masdar, partiellement détenu par ADNOC. Cette société vise la production de 100 gigawatts d’énergies vertes pour 2030.
    • Rappelons aussi qu’Ahmed al-Jaber présidera la 28e Conférence des Parties sur les changements climatiques (COP 28) qui aura lieu à Dubaï. Un choix qui a été vivement critiqué par les organisations environnementales.
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