Contre toute attente, les défenseurs des droits humains soutiennent le bitcoin : une bouée de secours là où les monnaies officielles ont failli

Une fois de plus, les cryptomonnaies traversent une période de gros temps : beaucoup se sont effondrées et pourraient carrément disparaitre du paysage, selon certains analystes, et même le bitcoin soulève à nouveau une vague de suspicions. Au Congrès américain, ses ennemis et ses défenseurs prennent tour à tour la parole. Et ces derniers viennent aussi, étonnamment, du monde humanitaire.

La semaine dernière, d’éminents membres du monde de la recherche adressaient une lettre au Congrès américain enjoignant à mettre en place une politique de « responsabilité de la fintech » et visaient en particulier les cryptomonnaies, perçues comme trop risquées. Cette fois, ce sont 21 éminents défenseurs des droits humains, issus de 20 pays différents, qui prennent la défense du bitcoin.

Selon eux, cette cryptomonnaie et la technologie blockchain qui l’accompagne offrent à des millions d’êtres humains défavorisés la possibilité de mener des transactions sans passer par le cadre bancaire. Une option qui, quand la monnaie fiduciaire de leur pays s’effondre ou que les institutions ne fonctionnent plus, leur accorde une certaine forme de refuge.

Une valeur refuge quand le système s’effondre

C’est évidemment l’Ukraine qui est mise en avant comme terrible exemple. Depuis le début de la guerre, ce sont l’équivalent de dizaines de millions de dollars en différentes cryptos qui ont été envoyés dans le pays à titre d’aides. En outre, nombreux sont les Ukrainiens qui ont pu sauvegarder leurs économies en les convertissant en bitcoins et en les emportant sur une simple clef USB, plutôt que de compter sur les réserves de liquidité des banques de leur pays, selon CNBC.

Mais la lettre ouverte des humanitaires liste d’autres pays où le bitcoin est un outil essentiel pour les populations ; au Nigeria, en Turquie, ou encore en Argentine, les monnaies locales ne fonctionnent plus correctement et les populations ont besoin de la stabilité relative de la monnaie numérique décentralisée pour protéger leurs économies. Alex Gladstein, responsable de la stratégie de la Human Rights Foundation et l’un des signataires de la lettre de mardi, a noté que 23 des 25 personnes qui ont écrit la lettre anti-crypto sont originaires des États-Unis ou d’Europe, « où ils apprécient les dollars et les euros. »

Lobby contre lobby

Selon lui, le bitcoin et les monnaies numériques stables aident à sauver les gens de véritables catastrophes humanitaires dans des endroits comme le Liban et le Venezuela. « On pourrait presque excuser les 25 technologues qui ont écrit la lettre anti-crypto de ne pas comprendre l’impact mondial du bitcoin », a-t-il déclaré dans une interview. « Si le Congrès a l’intention de restreindre la capacité des Américains à utiliser le bitcoin, il doit savoir que cela aura des effets négatifs importants pour les millions de personnes qui en dépendent dans le monde entier. »

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