Qui est la voix de l’Europe ? Charles Michel ne compte pas laisser passer la visite de von der Leyen en Israël

Les dirigeants européens se réuniront virtuellement mardi pour discuter de la guerre entre Israël et le Hamas. L’exercice promet d’être difficile alors que l’Europe peine à montrer une cohésion politique.

Pourquoi est-ce important ?

La guerre d'Israël a déjà suscité des réactions apparemment contradictoires sur le continent européen. Des expressions de soutien à Israël sont envoyées avec une aide financière accrue aux citoyens palestiniens. Les dirigeants européens tenteront d'accorder leurs violons mardi, après la visite inattendue et non-autorisée de von der Leyen en Israël.

Dans l’actualité : Charles Michel convoque le Conseil.

« Il est primordial que le Conseil européen, en conformité avec les traités et nos valeurs, définisse notre position commune et trace une ligne commune claire qui reflète la complexité de la situation en évolution « , a écrit Charles Michel, le président du Conseil européen, à ses collègues.

  • Le manque de consensus européen est apparu à plusieurs moments.
  • La Commission européenne a publié une déclaration dans laquelle elle annonçait l’arrêt total de l’aide humanitaire à Gaza. Le même jour, elle a dû revenir sur cette décision.
  • Entre-temps, la Commission a décidé de tripler l’aide plutôt que de la suspendre. Sous l’œil vigilant des Nations Unies, 75 millions d’euros d’aide seraient désormais acheminés vers Gaza, rapporte Euractiv.

Von der Leyen

  • L’attitude de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, à l’égard d’Israël a également été critiquée. Selon les critiques, elle devrait aussi condamner la réaction brutale d’Israël à l’égard des civils de Gaza. Elle a été accusée d’adopter une attitude unilatérale et il lui a été demandé d’appliquer à Israël les mêmes normes que celles du droit international. À cela s’ajoutent les critiques selon lesquelles Ursula von der Leyen n’est pas compétente pour mener la politique étrangère de l’UE : elle n’a reçu aucune prérogative à ce sujet des Etats membres.
  • « Ursula von der Leyen et Roberta Metsola (la présidente du Parlement) ont toutes deux démontré à juste titre la solidarité de l’Europe et condamné sans réserve les attaques terroristes du Hamas. Cependant, en tant que principales représentantes de l’UE et de ses institutions, elles avaient le devoir de représenter la position de l’Union dans son ensemble, y compris de ses États membres », a déclaré à Politico l’Espagnole Iratxe García, présidente du groupe des socialistes et démocrates au Parlement européen.

Manifestations pro-palestiniennes

La réponse de l’UE et de ses institutions dans leur ensemble sera donc déterminée lors de la réunion virtuelle de mardi. Mais il est clair qu’il existe déjà une grande division parmi de nombreux citoyens.

  • Michel, qui, on le sait, est en conflit ouvert avec von der Leyen, semble vouloir profiter de cette séquence pour déstabiliser la présidente de la Commission euroépenne. Selon lui, le point de départ est qu’Israël doit également respecter le droit international. « L’UE doit être un défenseur de la paix et du respect du droit international », a-t-il déclaré.
  • En outre, les dirigeants européens s’inquiètent de la façon dont le conflit crée des divisions au sein de la société européenne. Dans plusieurs capitales européennes, des manifestations pro-palestiniennes ont été organisées en même temps que des manifestations de soutien à Israël. En France, ces manifestations ont même été interdites « pour préserver l’ordre public ».
  • Michel craint que le conflit n’alimente l’extrémisme dans les sociétés européennes et n’entraîne une augmentation des flux migratoires.

(JM)

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