Comment l’Italie, ce pays d’Europe meurtri par le covid-19, a pu éviter une seconde vague

L’Italie est le premier pays d’Europe à avoir fait face au coronavirus. C’est le premier pays à avoir imposé un confinement à sa population. Aujourd’hui encore, l’Italie reste l’un des pays les plus meurtris au monde. Et pourtant, la vie a repris petit à petit son cours normal. Les gestes barrières deviennent des habitudes du quotidien. Pour l’heure, le pays semble éviter une deuxième vague.

Les conséquences de la première vague de covid-19 en Italie sont impressionnantes. Officiellement, 35.000 personnes y sont décédées. Selon le New York Times, ce sont jusque 44.000 personnes qui seraient réellement mortes du covid-19. Au plus fort de l’épidémie, près de 1.000 personnes décédaient en 24 heures. Le deuil et la peur sont alors devenus monnaie courante. Et la quarantaine, qui n’était que très peu respectée, est devenue la nouvelle religion.

Fin avril, alors que le pays annonce de moins en moins de cas positifs et de morts chaque jour, le déconfinement est annoncé. Mais cela se fait de manière progressive. D’abord, certaines entreprises, puis certains commerces et enfin l’Horeca. Et toujours en surveillant bien les statistiques de l’épidémie.

Aujourd’hui, les Italiens profitent de leur restaurant favori en famille, boivent un verre en terrasse avec des amis ou partent en vacances. Le port du masque est devenu routinier et du gel hydroalcoolique est disponible à chaque coin de rue dans les villes. Le déconfinement n’est pas encore total: les boites de nuit restent fermées et les transports en commun ont réduit leur capacité. Les écoles n’ont pas non plus rouvert. ‘La tempête est passée’, a déclaré le ministre italien de la Santé, Roberto Speranza, fin juillet.

La crainte d’une seconde vague

Et pourtant, les citoyens vivent encore avec une crainte : celle d’une seconde vague. Et cette peur augmente à mesure que les pays voisins annoncent une reprise de l’épidémie. Si l’ouverture des frontières a permis une reprise des activités touristiques, il permet aussi au virus de circuler davantage. A cet égard, les cas importés sont surveillés de près par les autorités.

Ce lundi, le journal Il Corriere della Serra titrait: ‘France, Espagne, Balkans: l’Italie est encerclée par les contagions’, marquant ainsi un peu plus la crainte que la maladie reprenne de plus belle en Italie. L’article était accompagné d’une carte, très explicite, indiquant le nombre de cas positifs par 100.000 habitants au cours des 14 derniers jours.

En Italie, les chiffres restent stables. Si certains jours, des pics de cas positifs sont annoncés, ils sont souvent associés à des groupes de migrants, tout juste débarqués dans le pays et qui vivent dans des quartiers densément peuplés.

Le nombre de décès n’est plus non plus ce qu’il était en mars. Rares sont les jours où plus de 10 morts sont annoncés.

Le respect des règles

Depuis longtemps, les Italiens sont considérés par les autres pays comme une population qui se laissent vivre et adaptent les règles à leur propre manière de vivre. Mais la crise du coronavirus a été un tel choc, qu’aujourd’hui, ce sont les meilleurs élèves d’Europe.

Une politique forte de testing a été mise en place. Entre 30.000 et 60.000 personnes sont testées par jour, selon de Volkskrant. Parmi eux, seul 0,5% ressortent positifs. Ensuite, tous les contacts du malade sont transmis pour être à leur tour testés. Une habitude que les Italiens semblent avoir acceptée: l’application de tracing sortie en juin a connu un succès immédiat.

Il faut dire aussi que la population italienne suit scrupuleusement les règles. Selon Walter Ricciardi, conseiller auprès du ministre de la Santé, 90% de la population portent un masque en public, alors que celui-ci n’est obligatoire que dans les lieux clos.  

Un léger relâchement est toutefois remarqué en ce qui concerne les gestes barrières, comme partout ailleurs. Mais de lourdes amendes sont prévues pour rappeler aux contrevenants que le pays ne rigole pas avec le covid-19.

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