Une grande enquête réalisée en Italie dévoile un taux d’immunité très faible: qu’en est-il en Europe?

L’institut national des statistiques italien vient de dévoiler les résultats de sa première enquête de séroprévalence au coronavirus. Seuls 2,5 % des Italiens qui ont développé le virus auraient des anticorps. L’Italie semble donc bien loin de l’immunité collective, mais qu’en est-il dans le reste de l’Europe ?

L’enquête de séroprévalence au SRAS-CoV-2 a été menée conjointement par l’Istat et le Ministère de la Santé italien et la Croix-Rouge. L’étude, publiée ce lundi, visait à définir la proportion de personnes dans la population générale ayant développé des anticorps contre le coronavirus. Les résultats portent sur 64.660 personnes infectées.

Les analystes ont pu conclure que seuls 2,5% de la population avait développé des anticorps contre le COVID-19. Le graphique indique également que la différence est très marquée selon les régions. Les chiffres sont plus élevés en Lombardie, qui comptabilise 7,5% de sujets immunisés. Ce n’est pourtant pas le cas dans la région du Latium (Rome) ou seul 1% des patients a développé des anticorps, en Campanie (0,7%) ou en Sicile (0,3%). Le Sud , quant à lui, a été très peu touché. 

Et dans le reste de l’Europe ? 

Ces données sont d’autant plus intéressantes lorsqu’elles sont comparées aux résultats obtenus dans les autres pays. On sait également que ces anticorps, selon une étude réalisée par le King’s College à Londres et mise en ligne le 13 juillet, ne ‘protégeraient’ les patients que pour une durée de 90 jours.

  • En Belgique, les derniers chiffres communiqués sur le site de Sciensano révélaient que près de 7,5% du corps médical avaient développé des anticorps et que seulement 4,3 % de la population totale seraient immunisée. Ces chiffres ont néanmoins évolué au fil des semaines. L’université d’Anvers, qui a réalisé une étude sur 3.253 échantillons en juin, déclarait le 5 juin que près de 7 % de la population ( 6,9 %) avaient des anticorps dans le sang. 

  • En France,  un point épidémiologique publié par l’Institut de santé publique le 9 juillet révèle que sur des patients dont l’évolution a été suivie lors des semaines du 9 mars au 15 mars (3.221 échantillons) et du 6 au 12 avril (3.084 échantillons) ‘la séroprévalence des infections à SARS-CoV-2 en France métropolitaine a augmenté de façon globale, passant de 1,11 % à 6,73 %’. Ces chiffres restent cependant faibles alors que la question de l’immunité collective chez les jeunes fait actuellement débat en France. Certains experts prétendent en effet qu’il faudrait peut-être laisser le virus circuler parmi les personnes de moins de 30 ans pour que ces dernières s’immunisent. 

  • En Espagne, une enquête effectuée sur près de 61.00 personnes et publiée dans le journal The Lancet a révélé que seuls 5% des sujets étaient immunisés.  On constate alors que tout  comme l’Italie, même si l’Espagne compte parmi les pays les plus touchés par l’épidémie, son taux d’immunité collective reste faible. 

  • En Allemagne, aucun chiffre officiel n’aurait encore été dévoilé. L’État a en revanche fait savoir le 20 avril dernier qu’il étudierait le taux de prévalence dans son pays , sur une étude réalisée en 3 phases et dans 4 régions du pays.  

L’Italie, épargnée par la deuxième vague?

Fort touché par la première vague, le pays enregistrerait moins de décès et moins d’hospitalisations alors que d’autres pays font actuellement face à une résurgence des cas. Le jeudi 30 juillet, l’Italie enregistrait 289 cas supplémentaires contre 212 nouvelles contaminations mardi dernier. L’État comptabilise également moins de nouvelles hospitalisations et de nouveaux décès mais s’inquiète de voir que les chiffres gonflent chez certains de ses voisins. 

Opitmistes, les Italiens restent néanmoins prudents. Aujourd’hui, le pays fait état de 248.229 cas confirmés. Plus de 35.000 Italiens ont également perdu la vie après avoir contracté le virus. Par précaution, le Sénat a approuvé la semaine dernière la demande de Giuseppe Conte et prolonge l’État d’urgence jusqu’au 15 octobre.

Plus