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La parité de l’euro avec le dollar est atteinte : qu’est-ce que cela implique concrètement ?

La parité de l’euro avec le dollar est atteinte : qu’est-ce que cela implique concrètement ?
Et si l’euro ne caracolait plus en tête et que le dollar le rattrapait ? (Photo Illustration by Gerard Bottino/SOPA Images/LightRocket via Getty Images)

La nouvelle était attendue depuis quelques semaines, mais de là à dire qu’on y croyait vraiment, c’est une autre affaire ; suite à une dégringolade de l’ordre de 13 % sur un an, voilà qu’un euro vaut un dollar. Une situation inédite depuis 2002, soit tout pile 20 ans, et qui aura sans doute valeur de point historique.

Pourquoi l’euro chute-t-il ?

La version courte tient en quelques mots : inflation et insécurité énergétique, alors que l’avenir du continent et de l’Union semble incertain, avec une guerre à ses portes. Le tout fait craindre l’arrivée d’une récession, alors que l’activité économique de la zone euro est au plus bas depuis 16 mois.

Alors que la BCE a tardé à prendre conscience de la gravité de la spirale inflationniste et qu’elle prend seulement les premières mesures pour l’enrayer, son équivalent américain, la Fed, est sur le front depuis plusieurs mois, ce qui soutient le dollar, toujours vue comme une valeur refuge.

Qu’est-ce que ça va changer ?

Une monnaie qui baisse n’est pas forcément une mauvaise nouvelle pour tout le monde : traditionnellement, cela stimule l’activité économique, car les partenaires internationaux gagnent à pratiquer un taux de change qui leur est subitement avantageux, et peuvent donc exporter plus pour une même somme en dollars, par exemple. Cela signifie plus de contrats pour les firmes européennes.

La parité euro/dollar va bénéficier également au secteur touristique, les visiteurs venant de pays avec une monnaie plus fort bénéficiant d’un meilleur pouvoir d’achat, et donc dépensant plus.

C’est toutefois l’inverse pour les Européens en déplacement aux États-Unis par exemple, qui se trouveront soudainement un peu moins riches. La seule amélioration sera la facilité de conversion. Plus besoin de calculette, mais c’est bien maigre.

Pour qui est-ce un problème ?

Ce sont en effet les particuliers qui ont le plus à pâtir de cette baisse de la valeur de l’euro, de même que les petites entreprises qui n’exportent pas au-delà de la zone euro.

C’est vrai aussi, si ce n’est plus, pour les secteurs qui dépendent d’importations venues d’au-delà de l’UE pour fonctionner ; au hasard, toutes les industries qui dépendent des flux énergétiques extraeuropéens en général, et du pétrole en particulier (libellé en dollar). Et ce pour une raison simple : pour la même somme en euro, la quantité de matière première achetée sera moindre. Un mécanisme qui, à terme, risque aussi d’impacter les ménages, alors qu’ils sont déjà fort frappés par la perte de pouvoir d’achat provoquée par l’inflation.

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