Vendredi, le gouvernement fédéral a également trouvé un accord officiel pour dépenser 3,9 milliards d’euros supplémentaires pour la défense cette année. Ainsi, notre pays atteindra enfin la norme de 2 pour cent demandée depuis longtemps par l’OTAN. La manière dont tout cela sera financé à long terme n’est pas encore tout à fait claire, mais il a été décidé d’où proviendra l’argent à court terme.
Principaux renseignements
- Le gouvernement De Wever a décidé de consacrer 3,9 milliards d’euros à la défense cette année.
- Pour un peu moins de la moitié de ce montant, il existe un plan concret sur la provenance de l’argent.
- Un peu plus de 2 milliards d’euros seront empruntés à l’Union européenne, une décision qui a suscité des critiques de la part de l’opposition.
Le gouvernement fédéral a conclu un accord de Pâques vendredi. Il s’agissait de traduire les réformes de l’accord de coalition en mesures concrètes. En outre, le gouvernement a officiellement approuvé le plan visant à dépenser 3,9 milliards d’euros supplémentaires pour la défense cette année.
La Belgique atteindra ainsi la norme de l’OTAN cette année. Selon cette norme, les dépenses de défense des États membres doivent représenter 2 pour cent du produit intérieur brut (PIB). Selon l’accord de coalition, la Belgique ne devait pas atteindre cet objectif avant 2029, mais la situation géopolitique a soudainement rendu cet objectif plus urgent.
Financement
« Ce gouvernement investit 21,3 milliards d’euros supplémentaires dans la défense, dont 16,8 milliards par le biais de l’accord de Pâques. C’est un pas en avant gigantesque dans la reconstruction de nos forces armées », a déclaré le ministre de la défense, Theo Francken (N-VA).
On ne sait pas encore comment ces dépenses seront financées de manière permanente. Plusieurs médias ont toutefois pu mettre la main sur le plan visant à dégager 3,9 milliards d’euros supplémentaires cette année.
Fonds de défense
1,2 milliard d’euros seront prélevés auprès d’Euroclear. Il s’agit d’une société qui bloque les avoirs russes gelés. La Belgique prélèvera des impôts sur les bénéfices réalisés avec cet argent. Jusqu’en 2029, un montant similaire sera versé chaque année à un fonds de défense que le ministre des finances Jan Jambon (N-VA) mettra en place.
500 millions d’euros proviendront de la banque publique Belfius, qui versera un dividende unique à la demande du gouvernement. 125 millions d’euros seront prélevés sur des dépenses qui étaient de toute façon prévues, mais auxquelles le gouvernement fédéral attribuera désormais le dénominateur « défense ». De cette manière, ces dépenses pourront également être prises en compte dans le cadre du respect de la norme de l’OTAN.
Prêt à l’Europe
Il reste donc un peu plus de 2 milliards d’euros. La Belgique empruntera cette somme à l’Europe. L’UE a prévu à cet effet des fonds qui peuvent être empruntés à bas prix. Cet argent peut ensuite être retiré du budget afin que la Belgique n’ait pas de problèmes avec l’Europe. En effet, la dette publique de la Belgique est déjà trop élevée pour la Commission européenne.
Pourtant, malgré toutes ses intentions, le gouvernement De Wever laisse la dette nationale continuer à augmenter. Le président du groupe, Axel Ronse (N-VA), a donc dû s’en défendre dans l’hémicycle. « Il y a maintenant une dette supplémentaire de 2 milliards. Si nous voulons à la fois assainir notre budget et investir dans la défense, cela signifie qu’il faut maintenant ajouter ces 2 milliards. C’est le prix que nous sommes prêts à payer pour préserver la sécurité et la réputation géopolitique de notre pays. Il n’y a pas d’autre solution », a-t-il déclaré en réponse aux critiques de l’opposition.
En fin de compte, une solution doit être trouvée pour rembourser l’argent emprunté dans les années à venir et continuer à financer structurellement des investissements supplémentaires dans la défense. Pour ce faire, le Fonds de défense du ministre Jambon refait surface. L’intention est d’y verser les dividendes des entreprises publiques. Par ailleurs, la vente des parts que la Belgique détient dans BNP Paribas Fortis est toujours à l’étude.
Où ira l’argent?
L’affectation des 3,9 milliards d’euros supplémentaires n’a pas encore été décidée. Le ministre Francken élaborera un plan à ce sujet d’ici le 1er juillet, qui sera présenté à ce moment-là.
« L’accent sera mis sur la réalisation des objectifs de capacité de l’OTAN et sur les leçons à tirer de la guerre en Ukraine. En outre, ces investissements doivent également contribuer à notre économie européenne et belge et créer des emplois, de la R&D et des innovations technologiques », ajoute M. Francken.
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