Après le désert, la foule. Le centre de vaccination du Heysel est maintenant débordé. Il est devenu le symbole d’une campagne de vaccination décidément difficile.
La semaine dernière, le centre de vaccination du Heysel était épinglé par la presse internationale. D’une capacité de 5.000 personnes, il était désespérément vide. Couacs informatiques et méfiance vis-à-vis des vaccins furent tour à tour évoqués pour expliquer un échec cuisant.
Depuis quelques jours, le centre connait un phénomène inverse. Ce mercredi, on y recense 3 heures de files, rapporte la RTBF. L’explication du directeur opérationnel : ‘Le problème c’est qu’il y a plusieurs profils de personnes qui viennent au centre. Il y a ceux qui ont rendez-vous en ligne et là cela va vite. Mais comme il n’y avait pas assez de personnes qui venaient se présenter, les autorités bruxelloises ont envoyé un mail aux collectivités en les invitant à venir se faire vacciner sans rendez-vous. L’objectif c’était de remplir les trous mais le problème c’est qu’il y a eu énormément de monde et que ces personnes doivent obligatoirement être enregistrées dans le système informatique avec toute une série de données. Cette opération prend plusieurs minutes et provoque une énorme file.’
Une situation ‘ingérable’, selon le directeur.
Couacs en chaine
Il a d’abord été question de couacs informatiques. La mini-société qui a développé Doclr, une sorte d’agenda utilisé pour gérer la stratégie de vaccination et qui sélectionne qui doit être vacciné, est au centre de nombreuses critiques. Elle a pourtant remporté l’appel d’offres en bonne et due forme. Son argument principal : elle était l’offre la moins chère.
Un manque d’engouement du personnel de santé a aussi été évoqué pour expliquer les déboires du centre de vaccination.
À l’échelle du pays, les retards dans les livraisons (AstraZeneca et Modderna) et la priorisation de certains groupes cibles freinent également la vaccination de masse. Un avis du Conseil supérieur de la santé va toutefois donner un coup de boost à la campagne. Le vaccin d’AstraZeneca, dont de nombreuses doses sont stockées dans des frigos pour limiter le manque d’approvisionnement, va pouvoir être injecté au plus de 55 ans. Le Conseil supérieur de la santé se base sur de nouvelles études venues d’Écosse et d’Angleterre qui ont montré une efficacité du vaccin chez ces groupes de personnes.
La semaine prochaine, c’est au tour du vaccin de Johnson&Johnson, développé en Belgique, qui devrait entrer dans la danse. Un vaccin qui ne nécessite qu’une seule dose. Le tout devrait permettre d’enfin bénéficier d’une campagne de vaccination digne de ce nom.