British Airways revend vaisselle, literie et pantoufles: ses difficultés financières sont-elles si graves que cela ?

L’ambiance si particulière à bord des avions vous manque ? British Airways a pensé à vous. La compagnie a mis en vente d’innombrables articles qu’elle ne pouvait plus utiliser à bord de ses avions. Elle assure que ses problèmes économiques liés à la pandémie n’y sont pour rien.

Depuis ce lundi, vous avez l’occasion de vous offrir tout le nécessaire pour reconstituer chez vous l’ambiance d’un Boeing 747, les turbulences en moins.

En raison de la pandémie de coronavirus, British Airways a vu ses vols drastiquement diminuer. Conséquence: des milliers de produits s’entassent dans ses entrepôts. Pour faire de la place, elle a décidé de les mettre en vente.

La plupart des objets proposés à la vente étaient destinés à être utilisés en première classe. Or, comme British Airways a récemment retiré de sa flotte ses 31 Boeing 747 – dont la première classe est assez volumineuse – la compagnie a des produits en trop.

En surfant sur le site www.whatabuy.com.uk, vous pourrez garnir votre cuisine d’assiettes, tasses et couverts William Edwards. Si vous avez plutôt envie de transformer votre chambre en intérieur d’avion, il vous est possible d’acheter de la literie ou des pantoufles, estampillées British Airways.

D’importants soucis économiques

Si l’idée est originale, elle soulève également beaucoup de questions. British Airways est-elle tellement mal en point que l’économie du moindre centime est devenue importante ?

Comme de nombreuses autres compagnies aériennes, British Airways a été touchée de plein fouet par la crise sanitaire mondiale. La BBC rappelle que plusieurs milliers d’emplois ont été supprimés. Sa maison-mère, IAG, a annoncé une perte de 5,1 milliards de livres (5,7 milliards d’euros) pour les neuf premiers mois de 2020. En 2019, sur la même période, elle avait réalisé un bénéfice de 1,6 milliard de livres (1,8 milliard d’euros).

Il y a quelques mois, British Airways avait mis aux enchères plusieurs œuvres d’art qui décoraient ses bureaux et salons d’aéroports. Une peinture de Bridget Riley avait rapporté plus de deux millions d’euros à la compagnie.

Des bénéfices bien trop faibles

De son côté, British Airways n’a pas confirmé que la vente de ses milliers d’articles était nécessairement destinée à renflouer sa trésorerie.

‘Nous savons que ces articles spéciaux vont se vendre comme des petits pains et nous sommes ravis de pouvoir les livrer à temps pour Noël, afin de donner aux gens l’occasion de rendre cette année difficile mémorable’, a déclaré Carolina Martinoli, directrice de la marque et de l’expérience client de British Airways à la BBC.

Si la quantité des produits proposés au grand public est impressionnante, l’argent qu’en tirera British Airways demeurera bien dérisoire face à l’ampleur de ses pertes.

Derrière cette manœuvre, on retrouve vraisemblablement des conséquences de la mise hors service des 747 de la compagnie. Elle n’a tout simplement plus besoin d’autant d’objets de première classe. D’autant plus qu’elle organise bien moins de vols. Ses stocks doivent donc être écoulés absolument. Et si ça peut lui rapport un peu d’argent, c’est évidemment plus intéressant.

Notons que British Airways n’est pas la première compagnie aérienne à mener pareille initiative. Qantas a déjà écoulé les chariots de bar de ses 747, tandis que Thai Airways a mis en vente la totalité des articles utilisés dans les 747. De leur côté, JetBlue propose quant à elle de vous livrer… de la nourriture.

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