Boom des énergies renouvelables: ‘spectaculaire’… mais insuffisant

La production d’énergies renouvelables devrait augmenter de 50% d’ici 2024, selon les prévisions de l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Une hausse néanmoins insuffisante pour supplanter le charbon qui restera la première source d’électricité dans le monde.

Après une année 2018 décevante, les énergies renouvelables ont à nouveau le vent en poupe. La production d’électricité à partir de panneaux photovoltaïques ou d’éoliennes va progresser de 12% en 2019, la croissance la plus forte enregistrée ces quatre dernières années. Et d’ici 2024, la hausse de la production d’énergie issue du renouvelable devrait être de 50%, selon les chiffres dévoilés par l’Agence internationale de l’énergie et relayés par Les Échos.

En effet, l’AIE prévoit 1.200 gigawatts de capacités supplémentaires pour les énergies renouvelables dans les cinq ans. Cela représente l’équivalent de la totalité des capacités de génération d’électricité actuellement en service aux États-Unis.

Une croissance ‘spectaculaire’

Le solaire devrait représenter, à lui seul, près de 60% de cette augmentation, l’AIE constatant une montée en puissance des installations privées, en plus des centrales solaires. Une croissance qualifiée de ‘spectaculaire’ par l’Agence.

Ce boom annoncé du solaire est rendu possible grâce à certaines politiques publiques, mais surtout par la chute des prix des cellules photovoltaïques, désormais produites massivement en Chine. Et ceux-ci devraient encore reculer de 15% à 35% d’ici 2024. Dans plusieurs pays, il est même désormais moins coûteux de mettre en place une centrale solaire plutôt qu’une centrale au charbon ou au gaz, affirme l’AIE.

Après le solaire, l’éolien terrestre devrait représenter 25% de la croissance de la production d’énergies renouvelables, suivi par l’hydroélectrique, l’éolien offshore et la biomasse.

Les régions où les énergies renouvelables progresseront le plus vite sont la Chine, l’Union européenne, les États-Unis et l’Inde. Mais dans le cas de ce dernier pays, de nombreux obstacles demeurent comme l’accès aux financements, la faiblesse du réseau électrique ou encore les difficultés d’acquisition de terrains.

L’Afrique subsaharienne est la seule région pour laquelle l’AIE a revu ses prévisions à la baisse.

Tout n’est pas vert

‘Les énergies renouvelables sont déjà la deuxième source d’électricité du monde, mais leur déploiement doit s’accélérer si nous voulons atteindre les objectifs fixés concernant le climat, la qualité de l’air, ainsi que l’accès à l’énergie’, estime le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie, Fatih Birol, cité dans le rapport. Car la croissance prévue ne suffira pas pour tenir les objectifs en matière de production d’énergies renouvelables inscrits dans l’Accord de Paris.

Sans compter que les besoins en électricité de la planète progressent fortement, tirés par les pays émergents. La fin des énergies fossiles n’est donc ni pour demain, ni pour dans cinq ans.

En 2024, la part du renouvelable dans la production d’électricité devrait passer à 30%, contre 25% aujourd’hui. Et le charbon devrait voir sa part réduite à moins de 35%. Mais cette source d’énergie particulièrement polluante devrait continuer à progresser en valeur absolue et rester la première source d’électricité dans le monde.

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