« Les banques centrales semblent finalement incapables de contrôler l’inflation »

Après s’être détendue ces derniers mois, l’inflation repart à la hausse dans certains pays. Les banques centrales ont donc beaucoup de travail devant elles. Cela inquiète les investisseurs, explique Stefan Willems de Spaarvarkens.be pour Business AM.

Dans l’actu : Le taux d’intérêt à 10 ans en Belgique a atteint hier 3,26 %, soit le niveau le plus élevé de ces 11 dernières années. « L’inflation augmente à nouveau dans de nombreux pays, et les investisseurs exigent des rendements plus élevés [sur les obligations et l’épargne] », précise Willems.

  • Dans notre pays, l’inflation a fortement ralenti en février. Elle est tombée à 6,62% (en glissement annuel) contre 8,05% en janvier. Nous le devons principalement à la baisse des prix de l’énergie. Mais il faut noter à cet égard que les prix des denrées alimentaires ont augmenté de 16,2%. La crise énergétique semble donc céder la place à une crise alimentaire.
    • De plus, l’inflation sous-jacente, qui ne tient pas compte de l’évolution des prix des produits énergétiques et des aliments non transformés, continue d’augmenter. Elle s’est établie à 8,28% le mois dernier, contre 8,05% en janvier et 7,34% en décembre.
  • Dans d’autres pays, l’inflation repart à la hausse.
    • L’inflation espagnole a augmenté en février à 6,1% sur base annuelle. En janvier, l’inflation était de 5,9%, et de 5,7% en décembre.
    • L’inflation française s’est établie à 6,2% en glissement annuel le mois dernier, contre 6% en janvier.
    • L’inflation allemande est repartie aussi à la hausse, à 9,3% sur un an, c’est 0,8% de plus qu’au mois de février.
  • Aux États-Unis, l’indice PCE, l’outil préféré de la Réserve fédérale pour mesurer l’inflation, indique également une nouvelle augmentation de la dépréciation monétaire. Cet indicateur a augmenté de 0,6% en glissement mensuel en janvier.

Perspectives : Les investisseurs semblent donc se rendre compte que les banques centrales devront continuer à resserrer leur politique monétaire pendant un certain temps encore. Willems partage également cette conviction.

  • « Les investisseurs s’attendent à ce que les taux d’intérêt européens augmentent jusqu’à 4% », indique-t-il. « Aux États-Unis, ils supposent une hausse des taux vers 5,5 à 5,75%. »
  • L’expert boursier note que de telles hausses de taux d’intérêt ne sont pas sans conséquences sur les marchés boursiers : « Les investisseurs vont se demander s’il est encore intéressant d’acheter des actions risquées alors que les rendements des actifs à revenu fixe augmentent », conclut-il.

(CP)

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