Après SpaceX et Amazon, place à l’Internet par satellite de Boeing

Un nouvel acteur de taille vient d’obtenir l’autorisation de la FCC de déployer une constellation de 147 satellites autour de la Terre, en vue de fournir, lui aussi, Internet depuis l’espace. Il s’agit du constructeur aéronautique et aérospatial américain Boeing. Il emboite ainsi le pas à SpaceX et son projet Starlink – le plus avancé – et à Amazon avec Project Kuiper.

Avec le feu vert de la Federal Communications Commission, Boeing va enfin pouvoir concrétiser son projet dévoilé pour la première fois en 2017. L’entreprise américaine va en effet pouvoir débuter la construction, le lancement et l’exploitation de son propre réseau Internet haut débit depuis l’espace.

Comme pour Starlink, le projet de Boeing consiste à placer un certain nombre de satellites (132) en orbite terrestre basse, à une altitude de 1.056 kilomètres. Quinze autres satellites seront également lancés, mais en « orbite non géostationnaire », à une altitude comprise en 27.355 et 44.221 km.

La FCC a imposé un calendrier très serré à Boeing pour concrétiser son projet. L’entreprise dispose en effet de 6 ans pour lancer la moitié de sa constellation et de 3 années de plus pour déployer l’ensemble de son réseau, et ce, malgré ses demandes d’assouplissement. Boeing visait en effet un déploiement de 5 satellites au cours des 6 premières années et une fenêtre de 12 ans pour lancer l’ensemble de la constellation.

Un projet par « millier »

Dans un premier temps, The Boeing Company souhaite offrir « des services Internet et de communication à large bande aux consommateurs résidentiels, aux utilisateurs gouvernementaux et professionnels aux États-Unis, à Porto Rico et aux îles Vierges américaines ». Après quoi, l’entreprise espère pouvoir fournir les mêmes services à l’échelle mondiale.

Les similitudes avec Starlink sont évidentes, mais SpaceX n’a pas l’exclusivité du concept d’Internet depuis l’espace, et ce, même si son projet est le plus avancé. On note d’ailleurs quelques différences entre le projet de Boeing et celui de SpaceX, notamment au niveau de la bande de fréquence utilisée par les différents satellites. Ceux de Boeing diffuseront sur la bande V, soit une fréquence plus élevée du spectre sans fil que celle des bandes Ka et Ku utilisée par le réseau de SpaceX et du Project Kuiper d’Amazon – dont les satellites n’ont pas encore été déployés. Mais cela représente tout de même un plus grand risque d’interférence. Les fréquences les plus élevées ont en effet du mal à pénétrer les objets solides.

On notera d’ailleurs qu’en l’état, le projet de Boeing semble moins ambitieux que ceux de SpaceX et d’Amazon. Alors que ces derniers visent une constellation de milliers de satellites, Boeing n’en prévoit pour l’instant qu’un peu plus d’une centaine.

Risque de collision accru

L’arrivée d’un nouveau fournisseur d’Internet par satellite ne plait pas forcément à tout le monde. Outre les opposants à ce type de service en général, SpaceX avait déjà fait part de ses craintes vis-à-vis du projet de Boeing, mais surtout du déploiement de nombreux satellites en orbite terrestre basse. La prolifération de satellites là-haut va en effet accroitre le risque de collision.

Il faut dire qu’avec un objectif de déployer plus de 40.000 satellites autour de la Terre, Starlink est le plus exposé à des risques de collision. Mais d’autres se demandent également si la prolifération de satellites en orbite terrestre ne va pas rendre l’observation des étoiles impossible.

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