Un navire russe transportant des céréales ukrainiennes a été intercepté par la Turquie

Les autorités douanières turques ont retenu un cargo russe transportant des céréales ukrainiennes. Selon Vasyl Bodnar, l’ambassadeur ukrainien en Turquie, la cargaison de céréales aurait été volée dans les territoires occcupés.

Le 1er juillet dernier, l’Ukraine a demandé à la Turquie de retenir le cargo russe. Le navire en question, le Zhibek Zholy, aurait embarqué une première cargaison de céréales dans la ville portuaire de Berdyansk, occupée par la Russie. Selon l’Ukraine, il y a environ 4.500 tonnes de céréales dans les entrepôts de la ville.

Selon les journalistes de Reuters, le Zhibek Zholy se trouverait maintenant dans le port turc de Karasu. « Nous avons une coopération totale. Le navire se trouve actuellement à l’entrée du port. Il a été retenu par les autorités douanières turques », a confirmé M. Bodnar à la télévision nationale ukrainienne.

Selon l’embassadeur, des consultations avec les enquêteurs auront lieu lundi, après quoi il sera décidé du sort du navire. L’Ukraine espère entretemps que ces céréales pourront être confisquées.

Expédition vers la Syrie

Depuis le début de l’invasion en février, l’Ukraine accuse la Russie de voler les céréales entreposées dans les territoires occupés. En avril, le vice-ministre ukrainien de l’Agriculture Taras Visotskiy a déclaré que des centaines de milliers de tonnes de céréales avaient été emportées par le envahisseurs.

Le grain volé serait vendu illégalement par des négociants turcs. La Russie expédierait également des céréales à son allié syrien. Cependant, le Kremlin nie toujours fermement tout vol de céréales ukrainiennes.

L’Ukraine sous pression

L’Ukraine est l’un des plus grands producteurs de céréales au monde, mais depuis le début de l’invasion russes, quelque 20 millions de tonnes de céréales n’ont pas pu être exportées. Cela a entraîné une forte hausse des prix sur le marché alimentaire mondial ces derniers mois. Selon les Nations unies, cette guerre menace de famine quelque 49 millions de personnes de par le monde.

La Russie semble déjà tirer parti de la situation. Vendredi dernier, par exemple, le dictateur russe Vladimir Poutine a rencontré le président indonésien Joko Widodo, au cours duquel ce dernier a affirmé que la Russie voulait ouvrir une route maritime en mer Noire pour les céréales ukrainiennes. De cette manière, Poutine veut s’imposer comme la personne qui résoudra la crise alimentaire. Après tout, plus l’Ukraine résiste, plus Poutine peut l’accuser de bloquer les exportations de céréales.

La Russie met ainsi l’Ukraine dans une situation difficile, a déclaré à Politico Asli Aydıntaşbaş, du Conseil européen des relations étrangères. « Tout le jeu russe consiste à ce que l’Ukraine se débarrasse de ce mécanisme d’exportation de céréales », a-t-elle déclaré, « afin que les Russes puissent dire qu’ils sont ouverts aux négociations et à un accord raisonnable, mais que les Ukrainiens ne le sont pas. »

MB

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