Tant le FMI que l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) tirent la sonnette d’alarme. Les mauvaises récoltes, les perturbations de la chaîne d’approvisionnement et la forte demande font augmenter les prix des denrées alimentaires.
L’indice de la FAO a atteint son plus haut niveau en dix ans. Les produits de base tels que le blé ou l’huile de palme ne rencontrent pas la demande, ce qui fait grimper les prix des denrées alimentaires. Les prix ont augmenté de 32,8% en un an. L’indice – à 130 points – n’est plus qu’à 7 points de son niveau record atteint en 2011.
Les causes sont connues. Les conditions météo extrêmes y sont pour beaucoup: pluie, sécheresse, typhons et ouragans. En 2021, la saison cyclonique a été telle qu’il n’y avait pas assez de noms pour lister le nombre d’ouragans dans l’Atlantique Nord – 19 au total. Les inondations en Allemagne, la sècheresse en Inde, le gel au Brésil, la forte demande de la Chine tant pour la consommation humaine qu’animale… autant de facteurs qui poussent les prix à la hausse. Sans oublier la chaîne d’approvisionnement qui est aussi très affectée, avec un transport maritime en congestion.
Tout est lié
Résultat: les matières premières agricoles ne peuvent suivre la forte demande. Et cela se voit déjà très concrètement dans les rayons des supermarchés où les prix des fruits et légumes ont bondi. Mais pas seulement: café, sucre, coton, avoine, viandes animales… la hausse des coûts doit être vue comme « un signal, et non un bruit », estime JP Morgan. À l’instar de l’explosion des prix de l’énergie, la banque pense que cette situation va freiner la croissance, avec une compression du pouvoir d’achat des ménages, une inflation forte, des éventuelles retombées sur les taux d’intérêt, et au bout du compte, un manque de confiance des ménages qui fait baisser la consommation.
Il faut généralement deux à trois trimestres pour qu’une hausse des prix des matières premières alimentaires se répercute sur les consommateurs, selon l’Insee, cité par Capital. “En 2008, la surchauffe des marchés mondiaux agricoles avait fait grimper les prix alimentaires (hors boissons) en France de 5,2% (par rapport à 2007), dont +9,7% pour les produits laitiers, +9,6% pour les huiles et les graisses, +6% pour le pain et céréales (y compris biscottes, viennoiseries, farines, pâtes)”, ajoute John Plassard, économiste chez Mirabaud Securities.
Le pire est donc peut-être devant nous. A moins que cette hausse des prix nous pousse à consommer local.
Pour aller plus loin: