Grand Prix 2022 : voici le constructeur automobile qui remporte la course en bourse (spoiler : les véhicules électriques sont loin derrière)

Le constructeur automobile qui finit l’année avec la meilleure performance, ou la chute la moins élevée, à Wall Street, est : Ferrari. Loin devant les constructeurs de véhicules électriques comme Tesla, qui finissent l’année en chute libre. Porsche, après une IPO plus que réussie, vient défier le champion.

Dans l’actu : une mauvaise année pour les actions automobiles.

  • Inflation et hausses des taux d’intérêt qui impactent le pouvoir d’achat, risques de récession et aussi de déflation pour les voitures : les cours des constructeurs automobiles ont connu une mauvaise année, même si leurs résultats financiers ont suivi (pour l’instant).
  • L’indice FactSet Automotive, qui reprend les fabricants de voitures et autres acteurs du secteur, comme les vendeurs de parts, cotés à Wall Street, est en baisse de 38% sur l’année, rapporte CNBC. Voilà qui indique une tendance baissière pour l’ensemble du secteur.
  • Un fort contraste avec 2020 et 2021, où les valeurs automobiles avaient le vent en poupe et ont fortement grimpé.
    • Un mouvement de hausse puis de baisse identique à l’ensemble du marché boursier – aucun secteur ne semble échapper à la baisse de cette année (à part les matières premières, et encore pas toutes).

L’essentiel : mais certains se débrouillent mieux que d’autres.

  • Tesla, Rivian, Lucid… 2021 a surtout vu exploser les cours des fabricants de véhicules électriques. Ils ont tous rechuté en 2022, de respectivement 70, 80 et 84%.
  • De leur côté, les marques « traditionnelles » de véhicules thermiques (et électriques, ces dernières années) et établies depuis plus longtemps ont fait des scores moins mauvais. -45% pour Ford et GM, -36% pour Volkswagen (uniquement coté en Allemagne) et -30% pour Nissan (uniquement coté au Japon), Toyota et Stellantis (double cotation tous deux).

Le détail : Ferrari en premier sur la ligne d’arrivée.

  • Le trophée et le champagne de la première place sur le podium reviennent à Ferrari. Avec « seulement » -18%, son action fait le meilleur score de l’année à New York. Et -13% à Milan (double cotation).
  • Qu’est-ce qui limite la casse pour les supercars italiennes ? Une demande forte, qui se traduit par un carnet de commandes rempli. Comme pour tout produit de luxe, la production est limitée (13.000 Ferrari devraient sortir d’usine cette année, en l’occurrence), ce qui maintient des prix, tout comme les marges bénéficiaires, élevés.
    • Les produits de luxe ne sont, en plus, pas impactés par l’inflation : les ventes augmentent même cette année.
  • Et l’avenir semble radieux pour la marque. Un nouveau modèle, un SUV au nom de Purosangue, sortira d’usine dans quelques mois, mais les véhicules qui seront produits dans les deux ans à venir sont déjà tous réservés, et les commandes mises en suspens. Le premier véhicule entièrement électrique devrait également voir le jour en 2025.
  • Ferrari porte également la bénédiction des analystes. « L’accent mis par la société sur la qualité et les performances uniques de ses véhicules est inébranlable, et a permis d’obtenir des résultats financiers résilients, ainsi qu’une valeur de marque intangible importante et un véritable statut de luxe », note Bank of America, cité par CNBC.
    • Notons que l’étiquette « luxe » ne marche pas pour toutes les marques. Aston Martin glisse fortement cette année, à la bourse de Londres : une chute de 70%. Rolls Royce est moins en baisse, avec 27%.

Zoom avant : la concurrence arrive.

  • Un autre fabricant de véhicules luxueux et sportifs finit l’année dans le vert (+14%) : Porsche. Mais le constructeur allemand n’a rejoint la course que plus tard : son introduction en bourse a eu lieu fin septembre.
  • Une IPO, dans une année où ceux qui ont sauté le pas se sont faits rares, qui a été un franc succès : une estimation à 75 milliards d’euros, autant que la prévision la plus téméraire. Cela en fait une des plus grosses IPO en Europe de tous les temps, et la deuxième à Francfort. À l’heure d’écrire ces lignes, Porsche vaut même 91,5 milliards d’euros, soit 20 milliards de plus que sa société mère, Volkswagen, en chute de 36% cette année.
    • L’action est toutefois actuellement uniquement cotée en Europe. Tout comme BMW, qui fait une belle performance aussi, en finissant l’année à -9%.
  • Voilà qui augure une course haletante pour l’année prochaine, entre l’Italienne et l’Allemande.
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