2020 en passe d’être l’année la plus chaude jamais enregistrée

Selon plusieurs météorologistes, il y a entre 50 % et 75 % de chances que 2020 établisse un nouveau record de chaleur. Certains relevés aux deux pôles indiquent clairement qu’on n’observera pas de baisse du réchauffement climatique cette année, au contraire.

Vous ne l’avez certainement pas raté: le soleil nous a accompagné tout le mois d’avril cette année. Le début du mois a même connu trois record de température enregistré à Uccle: le 5 avril avec 22,4 °C, le 8 avril avec 24,1 °C et le 9 avril avec 22,8 °C. Pendant le premier trimestre, la moyenne européenne des températures était 3 °C plus chaude que les moyennes de saison.

Il n’y a pas qu’en Europe qu’il fait particulièrement chaud. Les pôles nord et sud ont aussi connu des pics de chaleur. Et c’est bien plus inquiétant. Au pôle sud, une base de recherche a enregistré une température de 20,7 °C, alors que la moyenne tourne autour des 2 °C dans cette région. Au Groenland, de l’autre côté du globe, le record de chaleur a été franchi avec 6 °C ce dimanche, alors que c’est toujours l’hivers et que les températures sont censées rester négatives.

Une chaleur qui va perdurer

On aurait pu penser qu’avec la crise du coronavirus et son impressionnant impact sur la qualité de l’air, nous aurions pu déjà voir une petite amélioration dans le réchauffement climatique. Mais cela ne va pas aussi vite malheureusement.

Selon l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique, il y 99,9% de chances que 2020 soit l’une des 5 années les plus chaudes depuis le début des relevés de température. Pire: l’agence a estimé qu’il y a 75% de chances que ce soit l’année la plus chaude jamais enregistrée.

Tous les scientifiques ne sont pas d’accord sur le pourcentage. Gavin Schmidt, directeur du Nasa Goddard Institute for Space Studies, a estimé que ce record avait 60% des chances de se produire. Au Royaume-Uni, le service de météorologie l’a estimé à 50%. Cela reste toutefois une probabilité non-négligeable.

Et cela est particulièrement frappant car le phénomène El Niño, ce vent chaud venu du Pérou qui provoque des records de température en début d’année, n’est pas présent en 2020. Ce n’aurait donc pas dû être une année record.

Réchauffement climatique

L’augmentation persistante des températures n’est pas à prendre à la légère. Karsten Haustein, climatologue à l’Université d’Oxford a déclaré que selon ses estimations, la température de la Terre pourrait avoir augmenté d’au moins 1,17 °C par rapport aux niveaux pré-industriels. Rappelons que la COP21 a fixé l’objectif d’une limitation du réchauffement climatique à moins de 1,5 °C d’ici 2100. A l’heure actuelle, nous nous en rapprochons dangereusement.

Avec la crise du coronavirus, les objectifs climatiques ont été un peu laissés de côté. Même si les émissions diminuent, ‘il est très peu probable que nous puissions remarquer un ralentissement de l’accumulation des niveaux des gaz à effet de serre dans l’atmosphère’, explique Karsten Haustein.

Toutefois, il voit dans cette crise un espoir pour la lutte contre le réchauffement climatique: ‘nous avons maintenant une chance unique de reconsidérer nos choix et d’utiliser cette crise comme catalyseur pour des moyens de transport et de production d’énergie plus durables’.

Même son de cloche au service météorologique britannique. Sa porte-parole Grahame Madge fait remarquer que la confiance donnée aux scientifiques pour aider les gouvernements à résoudre la crise sera tout autant nécessaire pour ‘résoudre la prochaine crise humanitaire que sera le réchauffement climatique’.

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