La meilleure qualité de l’air aurait sauvé plus de 11.000 vies en Europe

Une étude publiée ce 29 avril par le tout nouveau Centre for Research on Energy and Clean Air est formelle: la diminution des particules fines et du dioxyde d’azote dans l’air, suite à la crise sanitaire et au confinement, a sauvé de nombreuses vies.

Le Centre de recherche sur l’énergie et l’air pur (CREA) est un organisme international et indépendant. Son quartier général est installé en Finlande et son financement est multiple (Climateworks, Bloomberg Philanthropies…). Son directeur est Indien et il bénéficie d’une expérience de dix ans sur les questions environnementales. Il a par exemple permis à Greenpeace India de mettre le National Clean Air Plan à l’agenda du pays.

L’organisme a publié une étude relayée ce jeudi par Le Monde. Ses chercheurs sont sans détour: ‘Les mesures de lutte contre le coronavirus ont permis de réduire d’environ 40% le niveau moyen de pollution au dioxyde d’azote (NO2) et de 10% le niveau moyen de pollution aux particules fines au cours des 30 derniers jours, ce qui a permis d’éviter 11.000 décès dus à la pollution atmosphérique.’

Le centre de recherche confirme par son étude les différentes observations que l’ESA (European Space Agency) a pu faire concernant la chute du dioxyde d’azote. Des images que l’agence publie régulièrement sur son compte Twitter.

Cette chute, CREA l’explique par deux facteurs décisifs: une baisse de 37% dans le recours au charbon (pour l’électricité) et d’environ un tiers de la consommation de pétrole. Or, la combustion de pétrole et de charbon est la principale source du NO2, ainsi que des particules fines.

CREA ajoute à ses observations sur la diminution de la pollution de l’air 6.000 cas d’asthme en moins chez les enfants, 600 naissances prématurées en moins et 1.900 visites aux urgences en moins liées à des difficultés respiratoires.

L’étude souligne enfin le lien entre les personnes souffrant de difficultés respiratoires liées à la qualité de l’air et leur vulnérabilité face au covid-19. L’organisme plaide pour une qualité de l’air durable, qui aurait le mérite aussi de soulager la pression sur nos systèmes de soins de santé, comme c’est observé actuellement.

Dans le monde

En Chine, la quantité de NO2 aurait baissé de 25 à 40% durant la période de confinement. La baisse la plus marquée étant observée dans la province du Hubei, épicentre de l’épidémie. ‘Nous envisageons donc un nombre encore plus élevé de décès évités’, a déclaré Lauri Myllyvirta, analyste senior au Centre de recherche sur l’énergie et l’air pur (CREA).

L’OMS estime les morts prématurées des conséquences de la mauvaise qualité de l’air à 4,2 millions par an. Selon une étude publiée le mois dernier, ce nombre pourrait en fait atteindre le double, avec une réduction de l’espérance de vie moyenne de 3 ans.

L’Asie est sans surprise le continent qui serait le plus touché, avec une réduction de la durée de vie de 4,1 ans en Chine, 3,9 en Inde et 3,8 au Pakistan.

En Europe, elle serait de 8 mois.

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