Les Etats-Unis devraient faciliter la commercialisation des voitures électriques chinoises auprès du public américain. C’est en substance ce qu’a demandé le patron de Nio, l’un des grands rivaux de Tesla, dans un entretien accordé au Financial Times.
Jaloux, le patron de Nio ? Il appelle les USA à lui réserver le même traitement que celui accordé par la Chine à Tesla

Pourquoi est-ce important ?
Elon Musk l'a déjà répété à plusieurs reprises : les principaux rivaux de Tesla sont chinois. Mais si Nio, BYD et consorts cartonnent dans leur pays, leur développement à l'international prend forcément plus de temps. Il s'agit pourtant d'un enjeu majeur, car bien que la Chine leur offre un terrain de jeu XXL, la concurrence y est féroce.Dans l’actu : appel du pied de Nio aux USA.
- Fondateur et patron de Nio, William Li aimerait que les États-Unis soient plus ouverts aux constructeurs automobiles chinois.
- À l’image de ce que la Chine a permis de faire à Tesla sur ses terres.
Les déclarations :
- « Les consommateurs chinois ont le choix entre une large gamme de [véhicules à énergies nouvelles]. Pourquoi ces produits ne peuvent-ils pas également être appréciés par les consommateurs américains ? » C’est ce qu’a déclaré William Li dans un entretien accordé au Financial Times cette semaine.
- « Le monde devrait être plus ouvert et cesser de politiser les affaires », a-t-il ajouté. « Le climat politique mondial est devenu totalement différent de celui où nous avons créé notre entreprise en 2015, surtout après que la pandémie a attisé les divisions et l’antagonisme. »
- Barrer la route à Nio serait d’autant plus incohérent que l’entreprise est cotée à New York… et que plus de trois quarts de ses investisseurs ne sont pas chinois, a précisé Li.
Guerre des prix en Chine, impasse aux USA
Les explications : Nio toujours absent des USA.
- Jusqu’à présent, Nio n’a exporté aucune voiture vers les USA. Le principal obstacle qui se dresse devant le constructeur chinois sont les droits de douane élevés.
- Et ce n’est pas l’Inflation Reduction Act (IRA), lancé l’an dernier, qui a pu rassurer Li : la loi vise à favoriser les fabricants américains, à coups de généreuses subventions.
- En attendant un climat plus propice, Nio vise l’Europe. Présente en Norvège depuis deux ans, l’entreprise chinoise a également récemment fait son entrée en Allemagne, aux Pays-Bas, au Danemark et en Suède.
Contexte : guerre des prix.
- Nio n’est pas en grande forme. Alors qu’elle avait obtenu 2,3% des parts de marché des hybrides et électriques en Chine au premier trimestre, elle n’en a eu que 1,3% au deuxième trimestre avec 23.520 véhicules vendus.
- Dans le même temps, Tesla a explosé les records, écoulant 247.217 véhicules en Chine entre avril et juin. C’est plus du double que lors du deuxième trimestre 2022. Et cela représente la moitié de ses ventes mondiales… qui, elles aussi, n’avaient jamais été si élevées.
- Le leader reste le constructeur chinois BYD, qui a écoulé pas moins de 700.000 véhicules (électriques et hybrides) sur cette période dans son pays.
- Rappelons que Tesla a déclenché une véritable guerre des prix l’an passé en Chine (et ailleurs) dans l’espoir de gagner des parts de marché.
- Une trêve a toutefois été signée l’an dernier par de nombreux constructeurs, dont Tesla, qui ont répondu à l’appel de Pékin pour une concurrence plus équitable.