Principaux renseignements
- Volkswagen souhaite lancer une voiture électrique économique à 20 000 euros en 2027.
- Les experts se demandent si ce nouveau modèle peut réellement sauver les performances en difficulté de Volkswagen.
- L’entreprise a du mal à dégager des bénéfices avec un véhicule dont le prix est inférieur à 20 000 euros en raison d’une concurrence intense.
Volkswagen a pour objectif de lancer une voiture électrique économique à 20 000 euros en 2027. Toutefois, les experts se demandent si ce nouveau modèle peut réellement sauver les performances en difficulté du constructeur automobile. C’est ce que rapporte Berliner Zeitung.
2024 a été une année difficile pour Volkswagen, le plus grand constructeur automobile d’Allemagne. L’entreprise n’a livré que 9,03 millions de véhicules, soit une baisse de 2,3 pour cent par rapport à 2023. Les coûts élevés de production et de main-d’œuvre ont même menacé de fermer temporairement des usines en Allemagne, ce qui a été évité de justesse grâce à des négociations avec le syndicat IG Metall.
Volkswagen voit ses ventes de véhicules électriques diminuer
Bien qu’elle reste le leader du marché des véhicules électriques (VE) en Allemagne, Volkswagen a vendu environ 12 pour cent de VE en moins en 2024 par rapport à l’année précédente, soit 62 108 unités. L’entreprise place de grands espoirs dans sa nouvelle voiture électrique à 20 000 euros, dont la sortie est prévue en 2027, comme un tournant potentiel pour sa stratégie en matière de VE.
Lors d’une récente réunion à huis clos des employés de Volkswagen à Wolfsburg, la première esquisse du design de la future ID.1 a été dévoilée. Thomas Schäfer, PDG de la marque Volkswagen, a mis l’accent sur les projets d’avenir de la marque principale au cours de la réunion, en soulignant qu’il était crucial de rendre l’e-mobilité accessible à tous. Il a qualifié le nouveau modèle de « Ligue des champions de la construction automobile ».
Points de vue des experts
Stefan Bratzel, expert automobile et directeur du Center of Automotive Management (CAM), reconnaît la nécessité d’un VE économique pour attirer une clientèle plus large et respecter les limites d’émission de CO₂ de plus en plus strictes. Il critique toutefois le retard pris dans la commercialisation de cette voiture, citant divers contretemps, notamment des problèmes de développement de logiciels. Il s’interroge sur la capacité de Volkswagen à générer des bénéfices avec un véhicule dont le prix est inférieur à 20 000 euros, compte tenu de la concurrence intense, en particulier de la Chine.
Ferdinand Dudenhöffer, un autre expert de l’industrie, souligne l’importance du lieu de fabrication du nouveau modèle. Tout en reconnaissant la possibilité d’une production en Allemagne, sous réserve de l’achèvement de l’usine de cellules de batteries de Volkswagen à Salzgitter, il suggère également d’autres sites, comme la République tchèque ou l’Espagne, pour une production rentable. M. Dudenhöffer n’exclut pas que la Chine devienne un centre de production en raison de ses avantages en matière de production de batteries et de numérisation. Il souligne toutefois que cela dépendra de la position de l’UE sur les droits de douane appliqués aux VE chinois.
Les experts restent sceptiques
Il estime que le nouveau véhicule électrique aura probablement une autonomie limitée, ce qui le rendra particulièrement adapté aux conducteurs urbains. M. Dudenhöffer pense que les volumes de vente les plus importants proviendront des SUV et des véhicules de milieu de gamme, car les marges dans le segment des petites voitures sont généralement plus faibles.
Malgré une augmentation significative des immatriculations de véhicules électriques à batterie (BEV) en janvier 2025 par rapport à l’année précédente, les experts restent sceptiques quant à la capacité du marché allemand à résoudre à lui seul la crise à laquelle sont confrontés les constructeurs automobiles allemands. Wulf Schlachter, fondateur et PDG de DXBe Management, une entreprise mondiale spécialisée dans les infrastructures de recharge, suggère que les « temps glorieux » sont révolus et que les constructeurs doivent maintenant s’adapter à une nouvelle réalité. Il affirme que le lancement réussi d’un seul modèle ne suffit pas à résoudre la crise et souligne la nécessité d’engagements clairs en faveur de la mobilité électrique, tant de la part des constructeurs automobiles que des décideurs politiques.
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