Le début des campagnes de vaccination alimente l’espoir d’un retour prochain à une vie normale. Lorsque cela se produira, l’attention des investisseurs se déplacera du secteur technologique vers les valeurs cycliques.
Dans le monde entier, tout est mis en œuvre pour parvenir à surmonter la crise du coronavirus. Un certain nombre de pays ont désormais lancé leurs campagnes de vaccination tandis qu’aux États-Unis, le plan de relance du président Joe Biden a été approuvé dans la semaine. Tout ceci suggère que nous nous dirigeons lentement mais sûrement vers une réouverture de l’économie. Selon James Sullivan, Managing Director pour l’Asie (hors Japon) chez JP Morgan, cela déclenchera une reprise des valeurs cycliques et défensives.
Valeurs cycliques
Comme son nom l’indique, une valeur cyclique est sensible aux cycles économiques. Cela signifie que lorsque l’économie se porte bien, le prix des actions cycliques augmente et vice versa. Ce groupe comprend notamment les secteurs de l’énergie, de la finance ou de l’industrie. Les valeurs défensives, comme celles du secteur de la santé, ont pour leur part tendance à produire des bénéfices et des dividendes constants, quelles que soient les conditions du marché boursier.
Les valeurs technologiques ont plus de mal à tirer leur épingle du jeu en cas de croissance économique. Cela entraîne une inflation et des taux d’intérêt plus élevés. Ce dernier point en particulier est néfaste pour les entreprises technologiques et en croissance dont le prix des actions est basé sur les bénéfices futurs. Des taux d’intérêt élevés grignotent ces bénéfices. Dans une telle situation, il se produit alors une rotation qui voit les investisseurs préférer les valeurs cycliques, qui elles profitent de la croissance économique.
Les dernières semaines ont montré à quel point l’impact de la hausse des taux d’intérêt pouvait être douloureux. Le Nasdaq a commencé la semaine sur une perte de 10,5%, après avoir atteint un record de 14.095 points le 12 février dernier. L’indice boursier a été plombé par les craintes d’une hausse des taux d’intérêt. Entretemps, une partie de ces pertes a déjà été récupérée.
Bonne nouvelle pour les banques
James Sullivan estime que les grandes institutions financières vont profiter d’une courbe de rendement raide, où la différence entre les taux à court et à long terme est importante. ‘Cela signifie que les investisseurs s’attendent à de l’inflation et à la croissance économique’, précise Sullivan. La hausse des taux d’intérêt est une bonne nouvelle pour les banques, car elles peuvent augmenter leur marge bénéficiaire sur les prêts. La différence entre le taux d’épargne et le taux d’intérêt des prêts reste une source importante de revenus pour les banques.
L’expert s’attend également à ce que les actions des sociétés de consommation se portent bien grâce à la réouverture de l’économie. ‘Nous voyons se profiler une reprise de la consommation’, note-t-il.
Quant aux valeurs technologiques, leur avenir semble moins brillant, selon James Sullivan. ‘Les prix étaient trop élevés l’année dernière. Aujourd’hui, nous voyons des valorisations qui sont raisonnablement élevées’. Dans la tech, l’expert conseille de délaisser les noms de plateformes au profit d’entreprises qui vendent des logiciels en tant que service ou de se tourner vers le secteur des semi-conducteurs. ‘Ce dernier pourrait bénéficier de la pénurie de puces électroniques’, conclut James Sullivan.
Lire aussi: