Voici ce qui va changer en Wallonie si vous voulez installer des panneaux solaires l’année prochaine

Le gouvernement wallon met de l’ordre dans sa réglementation solaire. C’était nécessaire, car le système restait bien embrumé, mais l’exception wallonne du « compteur qui tourne à l’envers » va donc vivre ses dernières années.

Pourquoi est-ce important ?

Le photovoltaïque wallon est un sujet complexe. L'installation de ce genre de système a le vent en poupe, mais le gouvernement fédéré n'a pas toujours été très clair sur les incitants auxquels les particuliers pouvaient prétendre, en partie en ce qui concerne leur participation au réseau électrique.
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Mieux vaut tard que jamais : le gouvernement wallon a approuvé vendredi en première lecture un arrêté précisant les termes de l’arrêt annoncé de la compensation entre l’énergie prélevée et celle réinjectée dans le réseau.

Réinjecter sur le réseau ne sera plus si avantageux

  • Les propriétaires de panneaux solaires de Wallonie peuvent bénéficier d’un tarif spécial « prosumer » auprès de leur fournisseur d’électricité, et ce depuis 2020. Leur installation étant raccordée au réseau, l’énergie qu’elle produit et qui n’est pas directement consumée y est réinjectée, au plus grand bénéfice du fournisseur.
  • Les particuliers bénéficient quant à eux d’un tarif préférentiel : n forfait qui se base sur une autoconsommation estimée à 37,76% de l’électricité produite, soit autour des 450€ par an.
  • En outre, ceux-ci pouvaient bénéficier du fameux « compteur qui tourne à l’envers » qui diminue le montant de votre facture au fur et à mesure qu’ils injectent de l’électricité dans le réseau belge. Un bel avantage, supprimé à Bruxelles et en Flandre depuis janvier 2021, mais encore actif en Wallonie jusqu’en 2030. À condition toutefois de faire installer ses panneaux solaires avant le 31 décembre 2023.

Car ça, c’était avant : dès l’année prochaine, ce système très avantageux pour les propriétaires de panneaux solaires s’achèvera. Mais les modalités n’en étaient pas très claires. Quid des installations antérieures à 2024 ? Et de leur éventuelle rénovation ? Le gouvernement wallon y a mis de l’ordre.

Une incitation à consommer directement sa propre électricité

  • La date de mise en service de l’installation électrique sera déterminée par la date de visite de l’organisme agréé qui atteste de sa conformité. Toute installation visitée avant le 31 décembre pourra continuer à bénéficier de la compensation, même en cas de nouvelle extension après cette date, pour autant que la puissance nette développable totale des onduleurs n’augmente pas de plus de 1 kVA (un kilovatampère, soit la quantité maximale d’électricité qui peut alimenter un logement à un instant donné.) Cela vaudra notamment pour le remplacement d’un onduleur défectueux par un autre modèle, ou encore pour augmenter raisonnablement la puissance crête des panneaux derrière l’onduleur.
  • Le compteur qui tourne à l’envers reste valide, jusqu’en 2030, tant que les panneaux ont bien été validés avant le 31 décembre. L’installation d’un tel compteur fait d’ailleurs encore bénéficier d’une prime de 152€ jusqu’à cette date. Tout le monde devra ensuite passer au compteur numérique et payer l’électricité en fonction du prélèvement réel sur le réseau (en kWh).

« La fin de la compensation va encourager les nouveaux prosumers à adapter leurs comportements pour auto-consommer au maximum l’énergie qu’ils produisent. Les compteurs communicants et la prime domotique sont là pour les soutenir dans ces nouvelles habitudes. »

Philippe Henry (Ecolo), ministre wallon de l’Énergie, dans un communiqué
  • Il est vrai que la Wallonie ne manque en fait pas d’aides intéressantes pou convertir son habitation au solaire : le tout est de le savoir et d’y être éligible. On peut ainsi citer le Rénoprêt mis en place pour venir en aide à tous les ménages qui disposent d’un revenu inférieur à 97.700 euros par an, et qui, comme son nom ne l’indique pas, peut servir à installer des panneaux photovoltaïques. Le taux appliqué est de 0 % pour un montant de 60.000 euros à rembourser sur 30 ans maximum.
  • On pourra quand même noter que le pouvoir wallon met l’accent sur la responsabilisation des administrés face à leur rythme de consommation pour que ceux-ci prennent davantage compte des rythmes solaires. C’est logique, mais c’est mettre une pression supplémentaire sur celles et ceux qui ont déjà fait la démarche de sauter le pas vers le photovoltaïque dans notre région. Alors qu’il y a peu, l’infrastructure se mettait encore en sécurité dans des quartiers entiers quand il y avait trop de soleil.
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