Vaccination : pour séduire les jeunes, le gouvernement britannique s’offre l’aide de Uber et Deliveroo

Le gouvernement britannique a annoncé dimanche dans un communiqué de presse son nouveau partenariat avec plusieurs applications populaires, telles que Uber et Deliveroo, pour inciter les jeunes adultes britanniques à se faire vacciner contre le COVID-19.

Pourquoi est-ce important ?

La précédente proposition du gouvernement britannique de rendre le passeport vaccinal obligatoire dans l’éducation avait été très mal accueillie par les établissements scolaires et les étudiants. Pour cause : la difficulté logistique d’implémenter une telle restriction et la discrimination qu’elle impliquerait. C’est donc dans ce climat tendu que le gouvernement propose une nouvelle approche, plus libérale et plus populaire.

Chiffres

  • Cette campagne particulière se concentre sur les 33 % de personnes âgées de 18 à 29 ans qui n’ont pas reçu une première dose du vaccin.
  • Selon les derniers chiffres, 60 % des jeunes de 18 à 25 ans ont reçu au moins un vaccin et les ministres craignent que cette tendance commence à stagner.
  • Cette initiative vient aussi en anticipation à la reprise des activités à la rentrée, dans les lieux de travail, les écoles et les universités.

Concrètement

  • Uber enverra des notifications à tous ses utilisateurs en août pour les inciter à se faire vacciner et proposera des trajets et des repas à prix réduit sur Uber Eats pour les jeunes adultes qui se font vacciner.
  • Bolt, une autre application de taxi populaire, offrira un crédit de transport gratuit vers les centres de vaccination.
  • Deliveroo et Pizza Pilgrims offriront des bons d’achat aux jeunes qui se font vacciner.
  • Parmi les autres avantages envisagés pour les personnes qui se rendent sur des sites de vaccination et réservent par l’intermédiaire du NHS, figurent des bons ou des codes de réduction, des concours sur les médias sociaux et des offres promotionnelles pour les restaurants.

Vives réactions

  • Le gouvernement britannique est sous le feu des critiques concernant ces contrats commerciaux et promotionnels avec ces entreprises de livraison de repas.
  • Il est certain que cette campagne attirera de nombreux nouveaux consommateurs – et les revenus qu’il représentent- chez ces entreprises déjà tellement avantagées pendant la crise. La question du financement de cette campagne est encore à élucider, mais il est fort probable que la note retombe sur le contribuable.
  • Certains citoyens invoquent une stratégie de corruption, d’autres une pédagogie douteuse et sans fondement vis-à-vis de la jeunesse.
  • Certains se plaignent d’une tentative désespérée du gouvernement pour attirer les jeunes, d’autres d’une alliance entre les services de santé publique et ces géants de la nourriture instantanée et bon marché.
« Au lieu d’offrir des taxis bon marché et des plats à emporter, pourquoi ne pas s’engager correctement auprès des jeunes pour comprendre pourquoi ils ne se font pas vacciner ? Nous avons besoin de messages de santé publique solides et fiables, pas de gadgets. »

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