Une école européenne d’espionnage ouvre ses portes à Zagreb

Des représentants des services secrets de 23 pays européens (dont le Royaume-Uni) ont signé mercredi, dans la capitale croate, une ‘lettre d’intention’ visant à créer un Collège européen du renseignement. En d’autres termes, une école d’espionnage. Sept autres pays s’inscriront en tant que ‘partenaires’. L’idée vient du président français Emmanuel Macron.

L’école veut promouvoir une culture qui favorise l’échange d’informations confidentielles entre les pays. Quelque chose qui, selon les initiés, ne s’est pas encore assez produit jusqu’à présent.

Il est à souligner que les Britanniques s’opposent depuis longtemps à une coopération approfondie entre les différents services de renseignement de l’UE. Ils y ont longtemps vu une concurrence à leur alliance de renseignements appelée Five Eyes, et qui comprend les États-Unis, l’Australie, le Canada, la Nouvelle-Zélande et le Royaume-Uni. Maintenant que le Brexit est acté, les Britanniques ont renoncé à leur résistance.

Deux réunions par an

L’école veut donc devenir un lieu d’échange de connaissances. Les fonctionnaires de l’Union européenne et les membres du Parlement pourront s’y rendre pour obtenir des informations sur les questions de renseignement. Les données existantes seront également comparées en ce qui concerne le terrorisme islamique et d’extrême droite, les djihadistes européens en Syrie et la cybersécurité. Les universitaires et les experts seront les bienvenus pour y échanger leurs points de vue. Dans un premier temps, deux à trois réunions par an seront organisées.

Il est devenu plus difficile pour les pays occidentaux d’espionner dans des endroits comme la Chine, l’Iran et la Russie. Mais les services de renseignement de ces pays trouvent de plus en plus facile d’espionner le reste du monde.

En 2017, Emmanuel Macron avait avancé l’idée d’une telle institution dans un discours à la Sorbonne de Paris. Pas plus tard que l’année dernière, le président français a déclaré au Bundestag allemand: ‘L’Europe risque de mourir parce que beaucoup n’ont plus le désir de la maintenir en vie’. Selon M. Macron, les pays européens n’ont d’autre choix que de coopérer. Sinon, ils risquent de dépendre des services de renseignement américains, chinois ou russes.

Les services de renseignement doivent s’adapter

‘L’évolution de la technologie, de la politique et des affaires transforme l’espionnage. Les services de renseignement doivent s’adapter s’ils ne veulent pas devenir inutiles’, estime Edward Lucas, spécialiste de la Russie en matière de politique étrangère. Lucas est également l’auteur du livre ‘Spycraft Rebooted: How Technology is Changing Espionage’.

Pour l’instant, l’initiative d’Emmanuel Macron se limite seulement à des discussions entre experts. L’échange opérationnel d’informations confidentielles n’est pas encore inclus.

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