Voilà plus d’une semaine que la Pennsylvanie a basculé en faveur de Joe Biden, actant la victoire de ce dernier. Mais pour Donald Trump, rien n’a changé: le président sortant conteste toujours l’issue du scrutin, faisant état d’une vaste fraude initiée par les démocrates, sans pour autant être capable de la prouver. Mais alors qu’il a concédé à demi-mot la victoire de Biden dans un tweet hier, on assiste aussi à un revirement de situation en Pennsylvanie.
Les résultats dans l’État de Pennsylvanie ont permis à Joe Biden de remporter le précieux sésame des 270 grands électeurs. L’ex-vice-président d’Obama a remporté les votes de l’État avec environ 60.000 voix (sur 6,8 millions de votes exprimés) dépassant de 0,5% le nombre de voix qui entraîne un recomptage automatique. Un problème pour Donald Trump qui estime avoir été victime d’une fraude.
Mais selon Bloomberg, l’équipe de campagne de Donald Trump a fait savoir dimanche qu’elle renonçait aux allégations selon lesquelles des centaines de milliers de bulletins de vote par correspondance – 682.479, pour être précis – avaient été traités illégalement au sein de cet État.
Les faits
Selon un décompte d’Associated Press, l’équipe de campagne de Donald Trump a déposé de multiples plaintes dans 4 États clés où les résultats sont contestés.
- En Géorgie, où un recomptage manuel des votes a été annoncé mercredi dernier. Selon les résultats actuels, Joe Biden devancerait Donald Trump de 14.111 voix, soit une différence de 0,3 %. En Géorgie, un recomptage peut être demandé dès que la marge est inférieure à 0,5 %. Aussi, 53 bulletins de vote, susceptibles d’être arrivés trop tardivement, ont également été annulés.
- Dans le Michigan, où deux plaintes ont été déboutées et où les deux autres sont toujours en cours d’examen.
- En Arizona, où l’équipe de campagne de Donald Trump a annoncé qu’elle renonçait vendredi dernier à son recours, l’avance de Joe Biden étant ‘trop importante’.
En Pennsylvanie, où Trump souhaite ‘récupérer’ les 20 grands électeurs qui lui ‘reviennent’. Mais il semblerait que là encore, tout ne se déroule pas comme le président républicain le souhaiterait :
- Le 13 novembre dernier, la Cour d’appel fédérale a rejeté une tentative de faire invalider environ 9.300 bulletins de vote par correspondance arrivés après le jour de l’élection présidentielle américaine en Pennsylvanie. Dans leur jugement, les magistrats ont confirmé l’autorisation de compter les bulletins reçus jusqu’à trois jours après le scrutin, au vu des circonstances exceptionnelles liées à la crise sanitaire.
- Aussi, un juge de Philadelphie, a refusé vendredi de rejeter quelque 8.300 bulletins de vote par correspondance, n’ayant pas trouvé de preuve de fraude.
Face à ces refus, Donald Trump n’a vraisemblablement eu d’autre choix que d’accepter d’invalider sa plainte qui visait à contester pas moins de 680.000 votes en sa défaveur.
Le procès intenté dans l’État visait à empêcher la Pennsylvanie de certifier ses résultats électoraux, mais Donald Trump n’a néanmoins pas dit son dernier mot: la réclamation restante porte encore sur la disqualification de 66.000 bulletins de vote par correspondance.
Une audience est prévue le 17 novembre en Pennsylvanie.
Trump lâché par ses avocats
Au milieu de cette bataille, l’un des cabinets d’avocats qui défendaient Trump, Porter Wright, a précisé, sans explication, s’être retiré d’une plainte déposée par la campagne de Donald Trump devant un tribunal fédéral de Pennsylvanie, après avoir fait l’objet de nombreuses critiques.
Une annonce qui survient alors que Donald Trump a promis dimanche, sur les réseaux sociaux, qu’il allait bientôt fournir des ‘preuves accablantes’ sur les résultats des votes.