Réhabilitation de Trump sur les réseaux sociaux : va-t-il faire un retour en force ?

L’ancien président des États-Unis – qui a attribué la perte de valeur de Meta à son absence de son principal réseau, Facebook – ne semble en tout cas pas pressé d’y revenir, mais pourra-t-il vraiment s’en passer s’il se présente aux élections présidentielles de 2024 ?

L’actualité : Meta a annoncé ce mercredi qu’il autorisait le retour de Donald Trump sur Facebook et Instagram, après deux ans d’interdiction.

  • En novembre dernier, l’ex-président américain avait déjà vu son compte Twitter réactivé, après un sondage réalisé par le nouveau propriétaire de la plateforme, Elon Musk.
  • La réhabilitation des comptes Facebook et Instagram du magnat de l’immobilier n’est pas immédiatement effective. Elle aura lieu dans les prochaines semaines, a précisé Meta dans un article de blog.

Le détail : en cas de nouvelle violation des politiques de contenu de Meta, les comptes de Donald Trump seraient soumis à des suspensions supplémentaires, a précisé la société. Ces suspensions pourraient aller d’un mois à deux ans, « selon la gravité de la violation ».  

  • « En règle générale, nous ne voulons pas entraver un débat ouvert, public et démocratique sur les plateformes de Meta – en particulier dans le contexte d’élections dans des sociétés démocratiques comme les États-Unis », a déclaré Nick Clegg, vice-président des affaires mondiales de Meta. « Le public devrait pouvoir entendre ce que disent leurs politiciens – le bon, le mauvais et le laid – afin qu’ils puissent faire des choix éclairés dans les urnes. »

À noter : en parallèle de cette annonce, Meta a mis à jour ses politiques de contenu, afin de prendre en compte les publications qui ne violent pas explicitement ses règles, mais qui pourraient encourager des comportements violents ou nuisibles similaires à l’attaque du 6 janvier 2021 contre le Capitole de Washington.

  • En cas d’un tel contenu, Meta restreindra sa distribution en limitant, par exemple, la capacité de partage de son auteur. La société pourra également lui restreindre ses accès aux outils publicitaires.

Contexte : Donald Trump avait vu ses comptes Facebook et Instagram bloqués en 2021, à la suite à l’assaut du Capitole de Washington par ses propres partisans. S’il n’y a pas pris part personnellement, beaucoup – notamment les plateformes sociales – lui attribuaient la responsabilité des événements puisqu’il avait incité ses partisans à prendre d’assaut le bâtiment pour bloquer la certification des résultats du vote du collège électoral de l’élection présidentielle américaine de 2020 et donc, la victoire du président élu Joe Biden. Cinq personnes ont trouvé la mort lors de cet événement tragique.

Le retour (tant redouté ?) de Trump sur la sphère publique

  • Donald Trump n’a évidemment pas manqué de réagir à cette nouvelle, comme il l’avait fait pour Twitter. C’est sur son propre réseau social, Truth Social, qu’il a commenté : « Facebook, qui a perdu des milliards de dollars en valeur depuis qu’il a ‘déplatformé’ votre président préféré, moi, vient d’annoncer qu’il rétablit mon compte ».
  • L’homme attribue donc la descente aux Enfers de Facebook à son absence. Une démonstration somme toute simpliste et qui n’a pas lieu d’être puisque les raisons de cette chute de valeur de Meta sont multiples et extérieures à Donald Trump.
  • Son commentaire suggère en tout cas qu’il est resté fidèle à lui-même.

Donald Trump va-t-il saisir cette chance pour revenir sur le devant de la scène ?

  • Car s’il peut compter sur Truth Social pour déblatérer ce qu’il veut – la liberté d’expression à double vitesse lui est plutôt favorable dessus –, la portée de la plateforme est particulièrement limitée par rapport à Twitter, son ancien réseau social favori, ou Facebook et Instagram. D’autant plus que le nombre d’abonnés de Trump sur Truth Social n’est rien (4,18 millions) en comparaison de ce qu’il avait sur Twitter (88,8 millions) et Facebook (35,4 millions)
  • De plus, son développement ne s’est pas fait sans douleur. Bugs en tous genres étaient au rendez-vous.
  • À l’heure actuelle, il n’est d’ailleurs plus possible de s’inscrire. Faute de serveurs suffisants ? Possible.

La question est de savoir si l’ex-président américain reprendra le chemin des réseaux sociaux traditionnels.

  • Pour l’instant, il ne semble pas pressé de revenir sur Twitter, Facebook et Instagram.
    • Depuis sa réhabilitation sur Twitter, en novembre dernier, Trump n’y a pas remis un pied.
  • Mais à l’approche des prochaines élections présidentielles américaines qui auront lieu en 2024, la tentation pourrait être trop grande.
  • S’il veut toucher un large public, Donald Trump n’aura pas vraiment le choix que de repasser à des plateformes à grande portée.
  • La « nouvelle » liberté d’expression mise en place par Musk sur Twitter pourrait d’ailleurs lui être favorable…

Cela pourrait malgré tout être un aveu d’échec de sa part, vis-à-vis de sa plateforme Truth Social.

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