L’essentiel : Tesla est au plus mal et pour certains, Elon Musk est en grande partie responsable.

• C’est en tout cas l’avis de Dan Ives, analyste chez Wedbush, qui estime que Musk est « comme ‘endormi au volant’ du point de vue de leadership de Tesla au moment où les investisseurs ont besoin d’un PDG pour traverser cette tempête de catégorie 5 ».  

Contexte : l’actuel leader des constructeurs de véhicules électriques a perdu près de 70 % de sa valeur au cours de l’année écoulée, dont 11,41 % rien que sur la journée de mardi.

• Les actions de l’entreprise sont désormais à leur plus bas niveau depuis plus de deux ans, confirmant sa pire performance annuelle jamais enregistrée.
• Une dégringolade confirmée, hier, qui fait suite à la décision de Tesla de fermer son usine clé de Shanghai qui dessert l’Asie et l’Europe, marquant ainsi le premier arrêt volontaire de l’usine depuis sa mise en service en 2018.
  • Une décision qui a d’ailleurs été effective un jour plus tôt que prévu, ne faisant que renforcer les craintes concernant les résultats de l’entreprise pour le dernier trimestre 2022.

Tesla souffre

Alors que le constructeur de véhicules électriques fait face à un contexte particulièrement compliqué, son PDG manque à l’appel. Tesla doit en effet faire face à plusieurs difficultés.

• Tout d’abord, le constructeur automobile est l’une des nombreuses victimes du contexte macroéconomique ; de l’inflation, des taux d’intérêt élevés, ainsi que des problèmes au sein de la chaine d’approvisionnement. 
• Il subit également la baisse de la demande au sein de son plus gros marché, la Chine, alors que le pays fait à nouveau face à une explosion des cas de coronavirus, aidée par la levée des restrictions par le gouvernement. Un contexte qui ne donne pas forcément envie de s’offrir une voiture.
  • Reuters a également noté que le prix des Tesla d’occasion baissait plus rapidement que chez les autres constructeurs, contribuant ainsi à réduire la demande de véhicules neufs.
• On note aussi que sur ce même marché, la concurrence devient de plus en plus dure, laissant moins de marge de manœuvre à Tesla qui tente malgré tout d’attirer les clients avec des promotions.

« La Chine étant le pivot central de la thèse haussière de Tesla, l’inquiétude grandit quant au ralentissement de la demande à l’horizon 2023, compte tenu des nuages macroéconomiques sombres et de la concurrence croissante des VE nationaux »

Dan Ives, analyste chez Wedbush

En perte de vitesse, Tesla aurait bien besoin d’un fort leadership pour garder la tête hors de l’eau, souligne Ives. Malheureusement, Elon Musk semble plutôt « endormi au volant ».

• Les critiques à l’encontre de Musk fusent depuis sa prise de contrôle de Twitter.
• Bien avant que cela se concrétise, les investisseurs s’inquiétaient du projet du PDG de Tesla, car ils craignaient que cela se fasse au détriment du constructeur automobile. Et cela s’est plutôt confirmé.
• Musk semble en effet omniprésent chez Twitter pour remettre le train sur les rails. Il se démène pour révolutionner la plateforme en y introduisant de nouvelles fonctionnalités, mais aussi de nouveaux usages, il tente de trouver des solutions à la monétisation de l’entreprise et tweete à tout va sur n’importe quel sujet.
• Son omniprésence sur Twitter, tant l’entreprise que le réseau social, laisse penser qu’il n’est pas présent pour sauver Tesla de la noyade.

Pire encore, Elon Musk contribue à la chute de l’entreprise.

• L’excentrique milliardaire – qui a vu sa fortune partir en fumée – a revendu des millions d’actions Tesla pour pouvoir s’offrir Twitter, faisant chuter la valeur du constructeur automobile.
• Il a par la suite réitéré la chose, dont en décembre, malgré le fait qu’il ait promis de ne plus le faire. Là encore, cela a fait chuter l’action.

À l’avenir : le sort de Tesla est plus qu’incertain. Les frasques d’Elon Musk pourraient à nouveau porter préjudice à l’entreprise, alors que les prévisions macroéconomiques pour 2023 ne semblent pas très optimistes.