L’actualité : les licenciements vont se poursuivre dans le secteur technologique durant le premier semestre 2023, selon des analystes interrogés par Forbes.

Le détail : la situation macroéconomique a poussé les géants du secteur à se remettre en question, à revoir à la baisse leurs ambitions, mais aussi à se concentrer à nouveau sur leurs principaux atouts, après des années à essayer de diversifier leurs revenus, selon les mêmes analystes.

• Google a cherché à se développer pendant des années en investissant dans des projets audacieux. C’est ainsi que sa maison mère Alphabet a mis des pions dans des sociétés qui créent des ballons Wifi, des lentilles de contact intelligentes ou encore des drones de livraison.
• Plus récemment, Meta a fait le pari du métavers, qu’il considère comme la prochaine grande révolution du web.
• Mais dans l’un ou l’autre cas, la plupart de ces ambitieux projets n’ont pour l’instant pas porté leurs fruits, alors que certains se sont révélés être des échecs.
• Au vu de la situation macroéconomique, les entreprises préfèrent désormais se concentrer sur leurs produits de base, sur ce qu’elles connaissent et ce qui a fait d’elles les mastodontes qu’elles sont aujourd’hui, estime Bledi Taska, économiste en chef chez Lighcast, une société d’analyse du marché du travail.

 « C’est un moment de réflexion pour la technologie. Ce n’est pas nécessairement une mauvaise chose. Vous en avez besoin pour une industrie saine.

Bledi Taska

Quelques chiffres :

• Meta s’est séparé de 13 % de ses effectifs, ce qui représente pas moins de 11.000 personnes.
• Amazon est sur le point de lui emboîter le pas : ce sont 10.000 postes qui devraient être supprimés.
• Mais la palme revient sans doute à Twitter. Une fois à la tête du réseau social, Elon Musk a licencié la moitié des employés, soit environ 3.700 personnes.

Si les chiffres paraissent très importants ici, c’est parce qu’il s’agit de Big Tech, mais dans les sociétés plus petites aussi, 2022 a été compliquée. Bien que moindres, les chiffres restent élevés.

• La société de paiement Stripe s’est séparée de 1.050 personnes.
• L’application de santé et de fitness Noom a licencié 1.095 employés.
• De son côté, la plateforme d’échange de cryptomonnaie Kraken a mis à la porte 1.100 employés.

L’impact insoupçonné de la pandémie

Pour les analystes, la pandémie de coronavirus est à pointer du doigt comme cause principale de ces licenciements de masse.

• La pandémie a en effet poussé les gens à se tourner vers la toile, motivant les entreprises en ligne à embaucher en masse. S’en est suivi un retour à la normale, compliqué pour elles, car elles se sont retrouvées avec énormément de personnels non essentiels, alors que l’inflation s’installait.
  • C’est d’ailleurs la principale raison avancée par Mark Zuckerberg pour justifier les licenciements chez Meta.
• Mais ce n’est sans doute pas le seul lien entre la pandémie et les licenciements.
• D’après Daniel Keum, professeur adjoint de gestion à la Columbia Business School, les entreprises du secteur de la tech ont préféré reporter les licenciements de leurs employés pendant la pandémie, afin d’éviter des avis négatifs.
• De plus, en raison du télétravail généralisé, il était plus compliqué d’évaluer les performances des travailleurs.
• Maintenant que la pandémie est passée et que la vie professionnelle est revenue à la normale, les entreprises sont sans doute moins frileuses à l’idée de se séparer de leurs employés.

La bonne nouvelle est que, même si les licenciements se poursuivent en 2023, les travailleurs de la tech peuvent se rassurer : ils retomberont rapidement sur les pieds en trouvant un nouveau job. Les offres d’emploi ne manquent paradoxalement pas dans la technologie.