La taxe d’habitation sera-t-elle supprimée pour les personnes possédant une résidence secondaire ?

À la fin du mois dernier, le Conseil d’État a annulé la taxe provinciale pour les propriétaires d’une résidence secondaire sur la côte. Les experts notent que cette décision pourrait également entraîner la fin de la taxe municipale (plus élevée) que les propriétaires de résidences secondaires doivent payer.


Principaux renseignements

  • La décision du Conseil d’État d’annuler la taxe départementale pour les résidents secondaires pourrait également avoir des conséquences importantes pour les municipalités.
  • « Selon le raisonnement du Conseil d’État, cette taxe municipale, tout comme la taxe provinciale, est discriminatoire », explique un expert juridique.
  • Des actions en justice sont déjà en cours contre cette taxe municipale, mais il y a fort à parier que certains résidents secondaires la contesteront également devant le Conseil d’État.

Contexte : Le Conseil d’État a annulé fin mai la taxe provinciale sur les seconds séjours en Flandre occidentale.

  • La taxe en question s’élève à environ 130 euros. Il s’agit d’un taux beaucoup plus élevé que celui que doivent payer les familles domiciliées dans la province. Celles-ci doivent en effet 44 euros par an à la province. Pour les célibataires, le taux est de 22 euros.
  • La décision permet aux propriétaires de se faire rembourser jusqu’à 406 euros par résidence secondaire : 129 euros pour l’exercice fiscal 2022, 132 euros pour l’exercice fiscal 2023 et 145 euros pour l’exercice fiscal 2024.

Un impôt discriminatoire

Actualité : Selon les juristes, grâce à l’arrêt du Conseil d’État, les résidents secondaires peuvent désormais également demander aux communes le remboursement de la taxe sur les séjours secondaires.

  • L’arrêt stipule que la taxe provinciale sur les résidents secondaires est discriminatoire. « Il n’y a pas d’explication réelle au fait que les propriétaires de résidences secondaires doivent payer trois fois plus d’impôts que les familles et même six fois plus que les célibataires », peut-on lire dans l’arrêt. Selon le conseil provincial, cette taxe était nécessaire pour que les propriétaires fortunés contribuent aux investissements dans le tourisme côtier, qu’il s’agisse de musées ou d’événements touristiques.
  • Les municipalités côtières utilisent un raisonnement similaire, ce qui laisse les experts juridiques convaincus que la taxe municipale pour les résidents secondaires est également remise en question.
    • « Selon le raisonnement du Conseil d’État, cette taxe communale est également discriminatoire », confirme Thomas De Jonckheere, avocat fiscaliste chez Bloom Law, dans une interview accordée à HLN.be. « Rien que sur la côte, 100.000 personnes peuvent désormais contester leur taxe. Et cela ne se limite pas à la côte : les propriétaires de résidences secondaires dans le reste du pays, par exemple dans les Ardennes, peuvent également contester leur taxe communale. Et les chances qu’ils obtiennent raison sont très élevées ».

Conséquences pour la taxe communale sur les résidences secondaires

Noté : Le taux de l’impôt communal sur la résidence secondaire est un multiple de l’impôt provincial. Dans les communes côtières, les montants varient de 674 € à 1.289 €.

  • Dans six des dix municipalités côtières, il s’agit d’une taxe forfaitaire, qui ne fait pas de distinction en fonction du type et de la valeur du bien. Les autres communes côtières font une distinction entre les studios et les grands appartements et maisons.
  • En outre, de nombreuses procédures judiciaires sont déjà en cours contre ces taxes municipales. Depuis 2021, l’association de consommateurs Testaankoop aide les propriétaires à contester la taxe sur les résidences secondaires. « Nous avons environ 350 dossiers contre Koksijde, plus de 70 contre Knokke et environ 30 contre De Panne », a déclaré la porte-parole Laura Clays à De Tijd. « Entre-temps, des décisions ont déjà été rendues en première instance et en appel pour les trois municipalités. Si, au départ, les décisions étaient en faveur de la municipalité, ces derniers mois, elles ont plus souvent été en faveur du consommateur suite à l’intervention de la Cour d’appel.
  • Les détenteurs secondaires peuvent également contester la taxe devant le Conseil d’État une fois que les conseils municipaux ont établi des règlements fiscaux. Nombre d’entre eux le font généralement après les élections locales. De nombreux règlements municipaux couvrent la période allant de l’année d’imposition 2020 à 2025, ce qui signifie qu’ils doivent élaborer un nouveau règlement avant la fin de l’année. Dans les 60 jours suivant la publication de la nouvelle réglementation, il est possible d’entamer une procédure devant le Conseil d’État.

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