Le nouveau système spatial d’alerte antimissile de l’US Space Force est – presque – opérationnel

Les États-Unis ont mis en orbite un nouveau modèle de satellite, capable de détecter tout tir de missile balistique à la surface de notre planète. De quoi renforcer le préavis pour la défense américaine en cas d’attaque.

Pourquoi est-ce important ?

À l'inquiétude suscitée par les progrès de la technologie des missiles - en particulier les modèles hypersoniques - a succédé une situation géopolitique des plus tendues entre les grandes puissances, d'autant plus que la non-prolifération nucléaire semble au point mort. Dans ce contexte, les USA cherchent à renforcer leurs défenses.

L’actualité : Wide Field of View (WFOV), un tout nouveau satellite conçu pour détecter au plus tôt d’éventuels tirs de missiles balistiques, a transmis ses premières images à la défense américaine. L’engin a été lancé en juillet dernier.

  • Le WFOV a été construit par Millennium Space Systems, une société dépendante de Boeing et qui se consacre à la détection des menaces potentielles pour la sécurité nationale américaine – en lien avec l’armée, donc.
  • Le satellite est équipé de capteurs à infrarouge L3Harris, qui peuvent localiser et identifier des tirs de missiles à partir de la chaleur dégagée par leurs moteurs. Le satellite devrait pouvoir fixer et balayer simultanément plus de 3.000 kilomètres de la Terre à tout moment.
  • Le WFOV a déjà transmis ses premières images à la US Space Force, le département de l’armée américaine qui se consacre à la militarisation de l’espace et à l’observation depuis l’orbite. Le satellite doit encore faire l’objet de quelques calibrations, dont un étalonnage au cours des prochaines semaines. Mais le Pentagone semble être très satisfait de ces premiers résultats.

« Après avoir vu les premières images, notre équipe est satisfaite de la performance de ce capteur. Atteindre cette étape majeure est un énorme accomplissement, et nous sommes très enthousiastes à l’idée d’entrer dans la phase de calibration de ce programme. Bientôt, nous serons en mesure de l’évaluer pour des opérations dans l’architecture d’alerte aux missiles contre les menaces nouvelles et émergentes. »

Colonel Heather Bogstie, chef principal du matériel pour l’alerte résiliente aux missiles à l’U.S. Space Systems Command, cité par Space News.

Le contexte : Alors que la situation est des plus tendues entre Washington et Moscou, cette dernière ayant tenté plusieurs fois le chantage nucléaire (avant de se rétracter), la Chine renforce aussi de plus en plus son arsenal de missiles pouvant emporter des ogives atomiques. Or, celle-ci n’a jamais signé le moindre traité de prolifération, malgré les efforts de l’administration Trump, en 2020-2021, pour amorcer ce genre de négociations. Les États-Unis préfèrent donc assurer leurs arrières.

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