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Stocks de gaz records pour l’Europe, mais les factures resteront élevées pour les consommateurs

Stocks de gaz records pour l’Europe, mais les factures resteront élevées pour les consommateurs
Getty Images

Pour la deuxième année consécutive, l’Europe accueille l’hiver avec des stocks de gaz pleins à près de 100 %. De quoi traverser la période la plus froide de l’hiver en toute sécurité. Les risques de pénuries sont en effet très limités. Une bonne nouvelle pour les consommateurs, mais il y a un mais.

L’actualité : les stocks de gaz de l’Union européenne étaient pleins à 97,5 % fin novembre dernier, selon une étude de Moody’s. Un record.

  • Le risque de pénurie durant cet hiver est minime.
  • Cela promet également une position forte de l’UE pour la prochaine saison froide, selon les analystes.
  • Fin mars, le stock de gaz devrait atteindre 55 %, soit un niveau plus élevé que d’habitude.

« L’amélioration des réserves énergétiques de l’Europe à l’approche de cet hiver est le résultat de l’efficacité des actions gouvernementales du côté de l’offre et de la demande, ainsi que des économies d’énergie constantes réalisées par les ménages et les entreprises »

indique le rapport de Moody’s, citant des approvisionnements accrus en gaz naturel liquéfié (GNL).

Zoom arrière : l’hiver particulièrement doux que l’on a connu en 2022 a fortement aidé à économiser de l’énergie. Au-delà de l’explosion des prix, la clémence des températures pour la période a permis de limiter la demande en gaz.

Des factures d’énergie toujours élevées

« Les prix du gaz en Europe resteront élevés et volatils », indique tout de même Moody’s dans son rapport.

  • Pourtant, au cours des derniers mois, les prix de l’énergie ont fortement chuté après avoir connu des niveaux records.
  • L’énergie affiche en effet une désinflation de 11,5 % sur un an, faisant dégringoler l’inflation générale à 2,4 % en novembre. Et ce, alors que les prix dans les autres secteurs restent élevés.
    • Ce mercredi 27 décembre, le prix du gaz est descendu à 35,50 € sur le marché à terme de Rotterdam (TTF). Un plancher plus atteint depuis plus de deux ans.
    • En octobre, les cartes tarifaires affichaient une baisse de 80 à 100 € par rapport à la même période en 2022.
    • Les prix de l’énergie ont diminué de 26,46 % par rapport à décembre 2022.

Mais : si les consommateurs ont effectivement ressenti une baisse de la pression sur leur facture de gaz par rapport à l’année dernière, les tarifs restent en réalité plus élevés que durant la moyenne de 2015 à 2019.

« L’évolution de ces prix suit généralement celle du marché de gros du gaz avec un décalage de plusieurs mois, du fait des couvertures des fournisseurs. La baisse des prix de gros du gaz européen de l’année dernière n’est donc pas encore totalement répercutée »

a déclaré James Waddell, responsable du gaz européen et du GNL mondial chez Energy Aspects, auprès de CNBC.
  • Pourtant, les analystes de Moody’s s’attendent à ce que les prix de l’énergie restent supérieurs à cette moyenne jusqu’en 2031 au moins.
  • Moody’s pointe du doigt les « risques géopolitiques accrus, qui reflètent leur vulnérabilité intrinsèque aux ruptures d’approvisionnement » comme principale raison à des prix du gaz élevés, volatils et persistants.
    • La guerre entre Israël et le Hamas a mis la pression sur les prix de l’énergie en Europe, et ce, malgré la distance avec le conflit.Cependant, s’il devait s’étendre à une région plus large et impliquer notamment l’Iran, les choses pourraient s’aggraver pour les prix énergétiques en Europe.  

« Les prix de gros sont globalement environ quatre fois inférieurs à leur moyenne de 2022, mais toujours plus du double de ce qu’ils étaient historiquement.

a poursuivi James Waddell.
  • Pourquoi ? Parce que si l’approvisionnement énergétique à court terme semble assuré, des inquiétudes subsistent quant à la capacité de l’Europe à stocker suffisamment de gaz pour les années à venir.
    • En cas de grand froid, les stocks pourraient rapidement s’épuiser, a souligné le responsable.
  • De plus, l’Europe n’est pas à l’abri d’une baisse des livraisons de GNL, suite à une demande asiatique accrue qui ferait exploser ses prix, mais aussi sa capacité à faire face à l’hiver.
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