La ville en bois est-elle l’avenir de la construction durable ?


Principaux renseignements

  • Le projet « Wood City » en Suède utilise le bois lamellé-croisé (CLT) et le bois lamellé-collé (glulam) pour atteindre une vitesse et une efficacité remarquables.
  • L’utilisation du bois dans la construction réduit l’empreinte carbone d’environ 40 pour cent par rapport aux méthodes traditionnelles, ce qui correspond à l’engagement d’Atrium Ljungberg de parvenir à la neutralité climatique d’ici 2030.
  • Des études ont montré que le bois visible peut avoir un impact positif sur le bien-être, en régulant l’humidité intérieure et en réduisant le stress.

Le calme qui règne sur un chantier de construction à Sickla, en Suède, est inhabituel. Malgré l’agitation, le murmure typique associé à la construction en béton est absent. L’odeur du bois qui flotte dans l’air reflète l’identité unique du projet, qui fait partie de « Wood City », le plus grand projet de construction en bois massif au monde. The Guardian a publié un reportage (par Jonna Dagliden Hunt) sur la construction en bois en Suède.

Rythme de construction rapide

Ce projet ambitieux d’Atrium Ljungberg, un promoteur immobilier urbain suédois, vise à transformer une ancienne zone industrielle en une communauté dynamique s’étendant sur 25 hectares et englobant 25 quartiers. La phase initiale, qui comprend l’extension du lycée que nous visitons, est presque achevée. En utilisant le bois lamellé-croisé (CLT) pour les planchers, les plafonds et les escaliers, et le bois lamellé-collé (glulam) pour les éléments structurels, le projet atteint une vitesse et une efficacité remarquables, avec la construction de 1 000 mètres carrés par semaine, soit le double de ce que l’on peut obtenir avec du béton.

  • Le passage au bois s’aligne sur l’engagement de l’Atrium Ljungberg en faveur de la neutralité climatique d’ici 2030, en réduisant de manière significative l’empreinte carbone de la construction.

Des chercheurs de l’université de Linköping appuient cette affirmation, indiquant une réduction d’environ 40 pour cent des émissions par rapport aux méthodes traditionnelles. En outre, le projet intègre des pratiques durables telles que la réutilisation de 20 pour cent des matériaux dans les rénovations futures et les nouvelles constructions.

Une expérience de l’espace différente de celle du béton

Angela Berg, directrice du secteur d’activité d’Atrium Ljungberg, souligne que le passage du béton au bois va au-delà d’un simple changement technique ; il représente un changement fondamental d’état d’esprit. « Il façonne l’ensemble de l’expérience urbaine », explique-t-elle, imaginant un environnement holistique où le bois imprègne chaque aspect – des matériaux de façade et de la verdure à la façon dont les gens interagissent avec leur environnement.

Les avantages vont au-delà de la durabilité environnementale. Des études ont montré que le bois visible peut avoir un impact positif sur le bien-être. Le bois régule l’humidité intérieure, créant un climat naturellement confortable tout au long de l’année. En outre, la recherche suggère que l’exposition au bois peut réduire le stress, améliorer la concentration des enfants et même favoriser un rétablissement plus rapide des patients.

Révolution du bois

L’architecte Oskar Norelius, qui a travaillé en étroite collaboration avec Atrium Ljungberg sur le projet, souligne l’importance d’intégrer le bois de manière transparente dans la conception de la ville. « Le bois ne doit pas être caché », explique-t-il. « Il doit faire partie intégrante du tissu urbain, être visible et accessible à tous.

L’adoption par la Suède de la construction en bois de masse a eu une grande influence. D’autres pays scandinaves comme la Finlande et la Norvège lui emboîtent le pas, avec des projets tels que Wood City à Helsinki et Mjøstårnet en Norvège, qui illustrent le potentiel croissant de ce matériau de construction durable. Au niveau mondial, des exemples comme le campus en bois Gaia de Singapour et l’immeuble d’habitation de huit étages de Seattle témoignent de l’adoption croissante du bois dans la construction.

Cycle organique

Erik Serrano, professeur de mécanique des structures à l’université de Lund, souligne l’importance de l’utilisation du bois pour les produits à longue durée de vie afin de maximiser la séquestration du carbone. « Le bois est issu d’un cycle naturel », explique-t-il, soulignant son avantage en termes d’émissions de dioxyde de carbone sur l’ensemble de son cycle de vie.

  • En présentant l’impact carbone réduit de la construction en bois, « Wood City » vise à inspirer l’innovation au sein de l’industrie du béton, en poussant l’ensemble du secteur vers un avenir plus durable.

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